Le prochain gouvernement allemand sera-t-il composé de rouge et de vert ? A une semaine des élections législatives du 26 septembre, une chose est en tout cas certaine : les sociaux-démocrates et les écologistes sont prêts à gouverner ensemble. Tel est le principal enseignement du débat qui a opposé les trois candidats à la chancellerie, dimanche 19 septembre, sur les chaînes Pro Sieben, Sat 1 et Kabel Eins. Un débat qui fut essentiellement un match à deux contre un. Avec, d’un côté, Olaf Scholz (SPD) et Annalena Baerbock (Verts), qui se sont ménagés l’un l’autre. Et, en face, Armin Laschet (CDU-CSU), qui est apparu le plus souvent sur la défensive.
Certes, la place importante accordée aux thématiques économiques et sociales lors de ce dernier débat à trois ne pouvait que favoriser une telle configuration : dans ce domaine, le SPD et les Verts ont en effet des revendications communes, comme l’augmentation du salaire minimum à 12 euros brut de l’heure (au lieu de 9,60 euros aujourd’hui) ou la hausse de la fiscalité sur les hauts revenus, deux mesures auxquelles s’oppose la CDU-CSU. Interrogé sur ces questions, il n’était donc pas étonnant qu’Annalena Baerbock et Olaf Scholz apparaissent assez proches l’un de l’autre. Reste que tous deux ont surtout saisi l’occasion pour mettre en accusation leur adversaire conservateur. « Ce qui m’importe, moi, c’est la dignité des citoyens, et c’est peut-être ce qui nous différencie, M. Laschet », lui a lancé le candidat du SPD, que l’on n’avait pas vu aussi mordant lors des précédents « triels » télévisés. « Vous voulez faire des cadeaux aux riches », a surenchéri la présidente des Verts.
La deuxième partie du débat, consacrée à la lutte contre le réchauffement climatique, aurait pu donner lieu à un échange plus équilibré. Or ce ne fut pas le cas. Après avoir renvoyé ses deux adversaires dos à dos en rappelant que la Cour constitutionnelle de Karlsruhe a retoqué la « loi climat » adoptée par « grande coalition » SPD/CDU-CSU d’Angela Merkel, Annalena Baerbock a choisi de cibler plus directement le candidat conservateur : « Je me demande ce qui ne va pas chez vous, M. Laschet », lui a-t-elle sèchement répliqué après que celui-ci eut soutenu que l’Allemagne aurait dû fermer ses centrales à charbon avant ses centrales nucléaires. Soit exactement l’inverse de ce qui a été décidé en 2011, au lendemain de la catastrophe de Fukushima, par Angela Merkel, dont M. Laschet est pourtant le successeur à la tête de la CDU.
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