A l’issue de plusieurs jours de crise politique, le président argentin, Alberto Fernandez (centre gauche), a finalement annoncé un remaniement ministériel partiel, vendredi 17 septembre, sous la pression de sa vice-présidente et ex-chef d’Etat (2007-2015), Cristina Fernandez de Kirchner. Cette réorganisation fait suite à la déroute électorale subie par les péronistes lors des élections primaires du dimanche 12 septembre, sorte de sondage grandeur nature avant les élections législatives partielles du 14 novembre : le parti présidentiel a été devancé par l’opposition de centre droit dans la majorité des provinces. Un revers que la coalition au pouvoir ne semblait pas avoir anticipé et qui fait la lumière sur les fissures qui la traversent.
« Nous allons corriger ce qui a pu être mal fait », a, dans la foulée des résultats, promis le président argentin, ne laissant pas entendre un éventuel changement de l’équipe ministérielle. A suivi une séquence brouillonne, lors de laquelle les querelles au sein de la coalition ont été livrées au public par des sorties médiatiques aux fins peu claires, ouvrant un boulevard à toutes les spéculations. Dès mercredi 15 septembre, cinq ministres et des hauts fonctionnaires ont présenté leur démission, prenant acte de la défaite électorale, une manœuvre interprétée comme une façon pour Cristina Fernandez de Kirchner de réorienter le cap du gouvernement.
Alberto Fernandez, un « squatteur »
C’est la dirigeante péroniste qui, en amont de l’élection présidentielle d’octobre 2019, avait impulsé une formule atypique en choisissant elle-même le candidat Alberto Fernandez, réputé plus consensuel, tout en se plaçant à l’arrière-plan, comme numéro deux du ticket présidentiel, afin de convaincre les électeurs agacés par sa figure clivante. Depuis leur victoire au premier tour – en pleine crise économique amorcée dès 2018 sous le mandat de Mauricio Macri (centre droit, 2015-2019) –, les éditorialistes les plus critiques du gouvernement ne se lassent de persifler : Alberto Fernandez serait une « marionnette » de la vice-présidente.
Ce sont d’ailleurs les messages vocaux sur WhatsApp – très prisés des Argentins pour les discussions virtuelles – d’une députée fidèle à Cristina Fernandez de Kirchner qui se sont, dans le langage cru d’un échange privé, fait l’écho des reproches adressés par l’aile kirchnériste au président. Dans ces messages ayant filtré dans la presse, Fernanda Vallejos accuse Alberto Fernandez d’être un « squatteur » du palais présidentiel « qui ne sert à rien » et doit avant tout son pouvoir à sa colistière. La députée accable également la gestion économique et sanitaire du gouvernement. Si la courbe des nouvelles contaminations au SARS-CoV-2 est actuellement largement contrôlée, l’Argentine fait partie des dix pays présentant le taux de mortalité le plus élevé au monde.
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