Les eurodéputés ont adopté une résolution pour demander à l’Union européenne un plan d’actions visant à encourager la suppression progressive de l’utilisation des animaux dans la recherche (16/09/2021). La Fondation 30 Millions d’Amis salue la portée symbolique d’une telle initiative et invite la Commission européenne à agir au plus vite.
Vers la fin de l’expérimentation animale dans l’Union européenne ? Les eurodéputés demandent, à la quasi-unanimité (seules 4 voix se sont élevées contre le projet contre 667 pour) « un plan et des mesures visant à accélérer le passage à une innovation sans recours aux animaux dans la recherche, les essais réglementaires et l’enseignement » (16/09/2021).
Car si la Directive 2010/63/UE devait constituer la genèse d’une recherche sans expérimentation animale, onze ans plus tard, le nombre d’animaux utilisés à des fins scientifiques et éducatives est loin d’avoir diminué. En effet, aux 11,5 millions d’animaux utilisés vivants chaque année à des fins de recherche et d’éducation dans l’UE, s’ajoutent les 12 millions d’animaux élevés et tués sans avoir été utilisés dans une procédure (animaux mis à mort pour leurs organes et tissus, animaux utilisés pour la reproduction et devenus trop âgés, animaux tombés malade…) !
Lever les obstacles qui s’opposent au développement des méthodes sans animaux
Non seulement les approches alternatives sont très peu enseignées auprès de la communauté scientifique, mais en plus, le financement de leur développement reste insuffisant. Raisons pour lesquelles il importe d’une part « de donner la priorité aux actions visant à éduquer, former et reconvertir les scientifiques, les chercheurs et les techniciens pour l’utilisation de modèles avancés ne recourant pas aux animaux ». Ce travail de sensibilisation est tout autant indispensable du côté des experts de l’évaluation, des laboratoires, des universités et des structures internationales.
D’autre part, « le Parlement européen invite la Commission, le Conseil et les Etats membres à mettre à disposition, à moyen et long terme, un financement suffisant pour assurer la mise au point, la validation et l’introduction rapides de méthodes d’expérimentation permettant de se substituer aux méthodes d’expérimentation animale ».
Des méthodes plus efficaces sans animaux
Malheureusement, la Commission avait noté, dans son rapport de 2020, une augmentation des expériences les plus douloureuses et stressantes… au mépris de la sensibilité et de l’intelligence des animaux. Aussi, lorsque les méthodes sans animaux sont indisponibles, « les expériences menées sur les animaux doivent uniquement se dérouler dans des conditions optimales qui réduisent la douleur, l’angoisse et la souffrance des animaux concernés et protègent leur bien-être dans toute la mesure du possible, recommande le Parlement européen. Mais une forte dépendance à l’expérimentation animale peut entraver les progrès dans certains domaines de la recherche sur les maladies ».
L’adoption d’autres modèles pourrait permettre de nouvelles percées.
Parlement européen
Car les modèles animaux ne permettent pas d’appréhender toutes les caractéristiques des maladies humaines : au contraire, « l’adoption d’autres modèles pourrait permettre de nouvelles percées », concèdent les eurodéputés. Ainsi, la Fondation 30 Millions d’Amis a co-financé la méthode alternative Valitox qui permet de déceler l’éventuelle toxicité aiguë d’une substance, sans utiliser d’animaux ! Réalisée exclusivement sur des cellules humaines en culture, cette technique in vitro est extrêmement efficace puisque sa prédictivité est de 82%… contre 61% pour les tests réalisés sur les rats !
A la Commission européenne de déployer le plan d’action !
« Même si une résolution n’a pas valeur réglementaire, elle indique tout de même une direction souhaitée par la majorité des représentants des citoyennes et citoyens européens, souligne à 30millionsdamis.fr Muriel Obriet, Présidente du Comité Transcience. Il faut par conséquent saluer le travail des eurodéputés qui ont porté cette initiative car elle représente un pas symbolique important ».
Désormais, il appartient à la Commission européenne de déployer ce plan d’action à l’échelle de l’Union européenne. « Nous espérons que la Commission en fera une priorité absolue, conclut la député européenne Jytte Guteland. Elle doit ouvrir dès maintenant le dialogue avec toutes les parties concernées afin de coordonner efficacement le financement, l’éducation et les étapes permettant d’accélérer la transition vers la science non animale. » Un vœu partagé par 9 Français sur 10 selon le Baromètre de la Fondation 30 Millions d’Amis (Ifop – 2021).
L’article Expérimentation : le Parlement européen veut accélérer la transition vers une recherche sans animaux ! est apparu en premier sur zimo news.