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Le Parlement européen appelle à activer le régime de sanctions contre les dirigeants libanais

Le port ravagé de Beyrouth, le 14 septembre 2021. JOSEPH EID / AFP

Dans une résolution adoptée à une écrasante majorité jeudi 16 septembre, les parlementaires européens pressent les Vingt-Sept pour passer rapidement à l’action dans le dossier des sanctions contre les dirigeants libanais. Alors qu’à Bruxelles, comme à Paris, l’urgence de punir les responsables de l’écroulement économique du pays du Cèdre s’est éloignée avec la formation, le 10 septembre, du gouvernement de Najib Mikati – qui a mis fin à treize mois de blocage politique –, les eurodéputés appellent à donner de la substance au cadre juridique voté par le Conseil européen fin juillet, et qui reste pour l’heure une coquille vide.

La résolution non contraignante, qui a recueilli 575 voix pour, 71 contre et 39 abstentions, est le fruit d’un consensus entre cinq groupes parlementaires européens, trouvé mardi lors d’un débat auquel l’extrême droite a assisté en qualité d’observateur. Le texte invite « tous les Etats membres à coopérer pleinement aux nouvelles sanctions ciblées de l’Union », et appelle « le service européen pour l’action extérieure et le Conseil [des ministres des affaires étrangères] à affecter d’urgence des ressources suffisantes au développement effectif du nouveau mécanisme et à lancer le processus d’inscription des dirigeants corrompus et de leurs affiliés sur la liste ».

L’eurodéputé Christophe Grudler, du groupe centriste Renew Europe, à l’origine de la résolution, se félicite qu’un message fort ait été adressé par les parlementaires européens au peuple libanais. « C’est une bonne chose que ce gouvernement soit en place, il faut maintenant qu’il prouve par des actes qu’il est prêt à changer la donne. Et le premier des actes est l’organisation d’élections générales en mai 2022, affirme-t-il. Il faut à la fois une main de velours et un gant de fer : laisser une chance à ce gouvernement de réussir, et en même temps aller vite sur le régime des sanctions. »

Le député européen Pedro Marques, vice-président de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates, approuve. « Le régime des sanctions est là si le blocage se poursuit en matière de réformes et de lutte contre la corruption. Il y a un large soutien pour maintenir la pression sur ce gouvernement. »

Espoirs douchés

Il a fallu près de six heures de débat aux députés européens pour parvenir à ce consensus, l’idée d’activer le régime de sanctions ne faisant pas d’emblée l’unanimité parmi les groupes. Ils s’y sont résolus face à l’ampleur de la crise libanaise – une « catastrophe d’origine humaine causée par une poignée d’hommes de la classe politique au pouvoir » – et aux entraves répétées d’une majorité de députés libanais et de ministères à l’action des autorités judiciaires en matière de lutte contre la corruption, ainsi que dans l’enquête sur l’explosion du port, qui a fait au moins 218 morts.

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