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Au Mexique, « AMLO » propose aux pays latino-américains de s’émanciper de Washington

Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador lors d’une parade, à Mexico, le 16 septembre 2021. ALFREDO ESTRELLA / AFP

Les jours de l’Organisation des Etats américains (OEA) sont-ils comptés ? La question devait être au cœur des débats lors du sommet de la Communauté d’Etats latino-américains et caraïbes (Celac), prévu samedi 18 septembre à Mexico.

Le président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador (« AMLO »), propose de remplacer l’OEA par un organisme « vraiment autonome » de Washington. L’initiative émancipatrice rebattrait les cartes de la géopolitique du continent. Mais elle semble hasardeuse et risquée pour le Mexique, très dépendant de son puissant voisin américain.

« Nous ne sommes les laquais de personne », a déclaré « AMLO », avant d’accueillir le président cubain, Miguel Diaz-Canel, invité d’honneur des festivités patriotiques mexicaines du 16 septembre, une première. Ce jour-là, « AMLO » a appelé son homologue américain, Joe Biden, à « lever l’embargo contre Cuba, car aucun Etat n’a le droit de soumettre un autre pays ». Le président de centre gauche mène une offensive diplomatique qui désavoue l’OEA, dont le siège est à Washington, au nom de « la défense de la souveraineté des nations et de l’équité entre elles » face à l’interventionnisme américain.

Le président cubain, Miguel Diaz-Canel (au centre), et sa femme, Lis Cuesta, ainsi que le président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador, lors d’une cérémonie pour le jour de l’indépendance à Mexico, le 16 septembre 2021. ALFREDO ESTRELLA / AFP

L’OEA est en effet perçue par beaucoup de Latino-Américains comme un instrument d’ingérence de Washington. Elle est l’unique organisme qui réunit l’ensemble des pays du continent, à l’exception de Cuba, exclu depuis 1962, et du Venezuela, qui a renoncé à son siège en 2019. Les deux pays font partie, en revanche, des trente-trois membres de la Celac, organisme qui n’intègre ni les Etats-Unis ni le Canada. De M. Diaz-Canel au Péruvien, Pedro Castillo, en passant par le Bolivien Luis Arce, seize présidents seront, samedi, au rendez-vous de la Celac, dont Mexico assure la présidence tournante.

« Semblable à l’Union européenne »

A ses débuts, en 1948, l’OEA était vouée à contrer l’expansion du communisme. Les temps ont changé selon le ministre mexicain des affaires étrangères, Marcelo Ebrard : « Nous proposons une nouvelle organisation, construite en accord avec les Etats-Unis, pour le XXIe siècle et non plus l’époque de la guerre froide. »

Samedi, M. Ebrard avait prévu d’« écouter d’abord les positions des Etats membres de la Celac (…) avant de soumettre un projet au Canada et aux Etats-Unis d’ici au premier semestre 2022 ». Et « AMLO » d’aller plus loin en proposant « quelque chose de semblable à l’Union européenne, qui tiendrait compte de notre histoire », prônant une meilleure intégration économique et politique régionale.

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