Si le cri d’alerte lancé par l’UICN à l’occasion de sa mise à jour de la liste rouge des espèces menacées doit être entendu, quelques bonnes nouvelles peuvent être néanmoins soulignées. Les efforts de conservation entrepris semblent avoir des effets bénéfiques. 30millionsdamis.fr fait le point.
Dans le chaos, une lueur d’espoir !? Lors de son congrès mondial à Marseille (13), l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a dévoilé quelques nouvelles encourageantes pour certaines espèces : signe que les politiques de conservation fonctionnent lorsqu’elles sont suivies et appliquées.
Mesures contre la surpêche
Quatre des sept espèces de thon les plus pêchées commercialement ont vu leur situation s’améliorer. Ainsi, le statut du thon rouge du Sud est passé de « en danger critique d’extinction » à « en danger », tandis que le thon rouge de l’Atlantique, le thon blanc et le thon albacore sont désormais classés en « préoccupation mineure ». Malgré cette amélioration globale, « de nombreux stocks régionaux de thon restent appauvris », nuance l’organisation internationale.
Des progrès généraux qui prouvent l’efficacité des mesures mises en place dans certains pays, qu’il s’agisse des quotas de pêche ou des sanctions prises contre la pêche illégale : « Ces évaluations sont la preuve que les approches de pêche durable fonctionnent, avec des bénéfices énormes à long terme pour l’activité économique et la biodiversité », confirme Bruce Collette, président du groupe spécialisé sur les thons de l’UICN.
Lutte contre le braconnage
Les espèces peuvent se rétablir si les Etats adoptent des pratiques durables.
B. Oberle – UICN
Bien que le rhinocéros noir soit classé « en danger critique d’extinction », un léger mieux peut être escompté. Entre 2012 et 2018, les effectifs ont augmenté de 2,5 % par an. Ce taux devrait continuer d’augmenter ces cinq prochaines années, d’après un communiqué de l’UICN publié en 2020. Une amélioration rendue possible grâce aux mesures adoptées contre le braconnage et contre le trafic illégal de cornes de rhinocéros. Pour preuve, le rhinocéros noir du sud-ouest est désormais classé « quasi-menacé ».
De la même manière, « les mesures de conservation, y compris des patrouilles anti-braconnage et des interventions vétérinaires ont contribué à la croissance des populations de gorilles des montagnes », analysait l’UICN, dans un communiqué de 2018… Pour autant, la sous-espèce étant encore en danger, les efforts de conservation doivent continuer.
Programmes de réintroduction
D’autres espèces ont vu leur statut s’améliorer grâce à des programmes fructueux d’élevage en captivité et de réintroduction. Parmi elles, le râle de Guam, un oiseau endémique de l’île éponyme et dont le dernier specimen avait été tué en 1987. L’espèce a quitté le statut de « éteint dans la nature » au profit de celui « en danger critique d’extinction ». Au total, ce sont des dizaines d’espèces d’oiseaux qui récupèrent petit à petit. Autres exemples particulièrement révélateurs : ceux de la chevêchette nimbée, la conure à joues d’or et la perruche de l’Ile Maurice, toutes trois considérées autrefois comme « en danger » et aujourd’hui classées « vulnérables ».
En somme, « les espèces peuvent se rétablir si les Etats s’engagent vraiment à adopter des pratiques durables, conclut Bruno Oberle, directeur général de l’UICN. Les Etats doivent saisir cette opportunité de renforcer leurs ambitions en matière de conservation de la biodiversité et travailler à atteindre des objectifs contraignants ».
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