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La Corée du Sud a effectué son premier tir de missile balistique mer-sol

Le vice-ministre sud-coréen de la défense Park Jae-min, à Séoul, le 26 août 2021. LEE JIN-MAN / AP

Le test réussi par la Corée du Sud d’un tir de missile mer-sol balistique stratégique (MSBS), depuis un sous-marin conventionnel, témoigne d’une accélération de la course aux armements dans la péninsule coréenne avec, en toile de fond, la rivalité grandissante entre Américains et Chinois. Réalisé le 2 septembre, cet essai n’a été révélé que mardi 7 septembre, à deux jours de l’anniversaire de la création de la République populaire et démocratique de Corée (RPDC, nom officiel de la Corée du Nord), qui pourrait donner lieu à un important défilé militaire, avec la possible présentation de nouveaux matériels.

Avec ce MSBS, la Corée du Sud rejoint ainsi les sept pays, dont les Etats-Unis, la Russie, la France, maîtrisant ces technologies complexes. A la différence de ces pays, la Corée du Sud ne détient toutefois pas d’arsenal nucléaire. Avec ce nouveau système d’armes conventionnel, permettant de naviguer loin et furtivement pour frapper un adversaire, elle acquiert un avantage stratégique. La Corée du Nord a prétendu avoir procédé récemment à des tests similaires, contestés par les experts.

Le ministère sud-coréen de la défense a refusé de donner des détails sur l’essai, « pour des raisons de sécurité ». Le MSBS serait une version modifiée du missile Hyunmoo-2B, d’une portée de 500 km. Il a été tiré du Dosan Ahn Chang-ho, un sous-marin conventionnel à propulsion anaérobie de la classe KSS III, équipé de six silos, et entré en service en août.

Une avancée pour la souveraineté du pays

Sa mise au point résulte de la levée des restrictions imposées en 1979 par les Etats-Unis qui interdisaient à la Corée du Sud de développer des missiles ayant une portée supérieure à 180 km et pouvant emporter une charge utile de plus de 500 kg. Depuis 1997, des allègements ont été accordés. En 2020 déjà, Séoul a pu tester un Hyunmoo-4 d’une portée de 800 km avec une charge utile de 2 tonnes, destiné à frapper les installations souterraines de la Corée du Nord.

Les dernières restrictions ont été levées en mai, lors du sommet à Washington entre le président sud-coréen, Moon Jae-in, et son homologue américain, Joe Biden. La Corée du Sud y voit une avancée pour sa souveraineté et la maîtrise de sa sécurité. Confrontée aux développements des programmes nucléaires et de missiles de la Corée du Nord, « particulièrement déstabilisants », estime Masako Ikegami, de l’Institut de technologie de Tokyo, dans une analyse publiée le 31 août par l’Institut international d’études stratégiques (IISS), la Corée du Sud a opté « pour le recours à des frappes conventionnelles préventives ».

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