« Dans les années 1990, nous avons déjà connu une situation semblable, nous sommes prêts à affronter les jours difficiles. » Au Monde qui l’interrogeait fin août, Fahim Dashti, l’un des assistants d’Ahmad Massoud, le fils du fameux commandant Ahmad Shah Massoud dit le « Lion du Panchir », assurait que les hommes qui forment la coalition antitalibane du Front national de résistance (FNR) étaient prêts à résister. Dimanche 5 septembre, Fahim Dashti est mort au combat dans la vallée du Panchir, presque vingt ans jour pour jour après avoir miraculeusement survécu à l’attentat-suicide perpétré par Al-Qaida qui a coûté la vie à Ahmad Shah Massoud, dont il était proche, le 9 septembre 2001.
Lundi 6 septembre, les talibans ont affirmé avoir pris le contrôle « complet » de la vallée où s’était organisée la résistance à leur encontre depuis leur prise du pouvoir, à la mi-août. « Avec cette victoire, notre pays est désormais complètement sorti du marasme de la guerre. Le Panchir, qui était le dernier repaire de l’ennemi en fuite, est conquis », s’est félicité Zabihullah Mujahid, l’un des porte-parole du mouvement, tout en promettant aux habitants de la région – majoritairement issus de la minorité tadjike – qu’ils seraient en sécurité et ne feraient l’objet d’aucune discrimination. Il a assuré que l’électricité et les télécommunications seraient rétablies dans la province.
Depuis le 22 août, les talibans avaient massé des troupes aux abords de cette province enclavée, entourée de pics montagneux, à une centaine de kilomètres au nord de Kaboul. La vallée abrite le dernier foyer d’opposition armée aux talibans qui ont pris le pouvoir le 15 août après une campagne militaire éclair.
Sérieuses mises en garde
Rassemblés autour de l’ex-vice président du régime déchu, Amrullah Saleh, et Ahmad Massoud, plusieurs milliers d’hommes – anciens militaires et miliciens locaux – avaient juré de se battre jusqu’à la mort. La vallée, dont l’accès s’ouvre par un étroit défilé avec des parois qui tombent à pic dans la rivière et qui est fermée au nord par des massifs culminant à 6 000 mètres d’altitude, avait échappé, entre 1996 et 2001, aux tentatives d’occupation par les talibans, alors que ceux-ci dirigeaient le pays jusqu’à l’intervention américaine. Une décennie auparavant, ses habitants avaient opposé une résistance farouche aux troupes d’occupation soviétique, entre 1979 et 1989.
« Les camarades sont allés dans les montagnes et sont en train de se réunir pour riposter. Le réseau téléphonique ne marche pas depuis deux, trois jours. Bazarak [la capitale du Panchir] est tombée. Les talibans sont dans les rues », explique un proche d’Ahmad Massoud, qui se cache dans un lieu qu’il préfère ne pas nommer. Les réseaux téléphoniques étant coupés, l’homme contacte les combattants au Panchir toutes les deux, trois heures par téléphone satellite.
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