Publié le : 04/09/2021 – 20:15
L’ancien ministre socialiste du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a déclaré samedi, depuis sa ville natale de Clamecy, sa candidature à l’élection présidentielle. Lors de ce discours, il a proposé aux Français une « remontada » industrielle, démocratique et écologique entre 2022 et 2027.
L’ancien ministre socialiste du Redressement productif Arnaud Montebourg a déclaré, samedi 4 septembre sa candidature à la présidence de la République afin d’impulser une « remontada » de la France, s’estimant « légitime » malgré l’offre pléthorique de candidats à gauche.
Arnaud Montebourg ajoute son nom à la longue liste de candidats déclarés ou putatifs de ce côté de l’échiquier politique, parmi lesquels l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon, la socialiste Anne Hidalgo, le communiste Fabien Roussel ou encore le candidat issu de la primaire écologiste.
Pour se démarquer, il a choisi de se déclarer, le jour anniversaire de la proclamation de la IIIe République en 1870, dans sa ville natale de Clamecy, dans la Nièvre. L’une de ces « sous-préfectures » dont il veut se faire le défenseur, à travers la « remontada », la remontée en plusieurs chantiers thématiques d’une France selon lui en déclin.
« C’est pour cette tâche difficile mais magnifique (…) que j’ai décidé de présenter aujourd’hui aux Français ma candidature à la présidence de la République », a clamé Arnaud Montebourg, appuyé sur le pupitre d’une scène à peine surélevée, dans la modeste salle de réception de la mairie.
Défenseur de la « France sans pétrole d’ici 20 ans »
Dans une ambiance chauffée par plusieurs centaines de partisans, Arnaud Montebourg, 58 ans, a confié « éprouver de la légitimité à porter au pouvoir » les « idées, combats et projets (qu’il dit avoir) portés dans le passé » et aujourd’hui devenus selon lui « le centre de gravité des convictions des Français », comme la lutte contre la mondialisation néolibérale, ou la réindustralisation et la VIe République.
Se disant « homme de gauche », il a néanmoins affirmé vouloir s’affranchir du clivage gauche-droite : « Les partis de droite ne savent pas vous protéger contre les injustices, les partis de gauche ne savent pas vous protéger contre l’insécurité ».
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Sa « remontada » serait industrielle, avec des alliances public-privé et une règlementation protectionniste; écologique avec une « France sans pétrole d’ici 20 ans »; démocratique avec la VIe République par référendum; « territoriale » afin de répondre à la « chute des services publics » dans les campagnes; sécuritaire avec une « sévérité républicaine » contre la « submersion de territoires par la délinquance »…
Au-delà de son programme, Arnaud Montebourg, devenu entrepreneur producteur de miel et de glaces, part de loin. Sans soutien d’un parti, sans troupes autres que les 4 500 adhérents libres de son mouvement « L’Engagement », avec des sondages le créditant entre 2 et 5 % : certains à gauche questionnent la possibilité qu’il « aille au bout » de sa candidature.
Une candidature en solitaire qui interroge
« Il pense qu’Emmanuel Macron a su faire, et donc que tout est possible », observe Christophe Clergeau, membre de la direction du Parti socialiste. « Mais il n’est pas raisonnable d’aborder la présidentielle via une pure aventure individuelle. Les candidats doivent être adossés à des formations politiques qui concluent un accord de coalition ».
Le sénateur socialiste Mickaël Vallet, soutien de la première heure d’Arnaud Montebourg, s’exclame : « Ils n’ont donc rien appris de Macron ? Montebourg est un homme de gauche, entrepreneur, qui parle à tous les Français, son but n’est pas de parler à des adhérents ».
François Cocq, ancien proche de Jean-Luc Mélenchon, voit dans le positionnement de l’ancien ministre « le prolongement de la dynamique populaire de Mélenchon en 2017 », qui avait permis à l’Insoumis de réaliser 19,6% des voix.
Pourtant, Christophe Clergeau décrit un Arnaud Montebourg « plus proche du PS que de LFI. Il parle de bloc populaire, pas du peuple contre les élites ». Le cadre socialiste espère un ralliement à Anne Hidalgo à l’automne.
Chez les Verts, le porte-parole du parti Alain Coulombel avertit : « Une campagne de petit calibre, sans beaucoup de moyens financiers et militants, on savait faire chez EELV dans le passé : ça ne gagne pas une présidentielle ».
Avec AFP et Reuters
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