Il n’y aura plus de « nombre de jours minimal » de télétravail requis par l’Etat dans les entreprises à partir de mardi soir, a affirmé lundi la ministre du Travail Elisabeth Borne sur BFM TV.
Les organisations syndicales et patronales souhaitent « toutes qu’on redonne la main aux entreprises pour fixer les règles en matière de télétravail, qu’on n’ait plus un nombre de jours minimal, c’est ce qu’on va faire », a-t-elle expliqué. Un nouveau protocole sera publié « demain soir » (mardi), qui permettra « à la direction de l’entreprise, en discussion avec les représentants des salariés, de définir les règles en matière de télétravail ».
Le 9 juin, les règles entourant le télétravail avaient été assouplies, un nouveau protocole permettant aux entreprises de faire revenir plusieurs jours par semaine leurs salariés au bureau, tout en préconisant qu’un « nombre minimal de jours » soit fixé « dans le dialogue social ».
Le gouvernement avait sondé la semaine dernière les organisations patronales et syndicales.
Interrogé sur France Inter lundi, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez s’est étonné de cette annonce, le jour même de la mise en œuvre du pass sanitaire pour de nombreux salariés en contact avec le public.
« Qu’est-ce que ça veut dire ? C’est grave mais tout le monde peut retourner au boulot en fonction de la décision unilatérale de l’employeur? », a-t-il demandé.
« Ces annonces contradictoires font qu’il peut y avoir des interrogations parmi les citoyens, et c’est bien ces interrogations qu’il faut lever », a-t-il dit, en demandant un « cadre national valable pour toutes les entreprises ».
Selon des chiffres de la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) publiés lundi, le télétravail devient « de moins en moins fréquent ».
« Au cours du mois de juillet, 23 % des salariés ont été au moins un jour en télétravail, soit deux points de moins qu’en juin et mai et quatre points de moins qu’en avril », écrit-elle. En outre, « les salariés concernés par le télétravail ne sont plus que 14 % à avoir télétravaillé tous les jours de la semaine », « soit 3 % de l’ensemble des salariés, après 4 % en juin, 8 % en mai et 10 % en avril ».
« À la date du 31 juillet, 38 % des salariés travaillent dans une entreprise où le télétravail n’est pas autorisé », et « 22 % des salariés travaillent à l’inverse dans une entreprise qui impose au moins un jour de télétravail par semaine », écrit-elle.
« Ces entreprises sont plus fréquemment de grande taille. Lorsqu’un nombre minimum de jours de télétravail est demandé, le plus souvent il s’agit d’un minimum de deux jours télétravaillés par semaine », poursuit la Dares.
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