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De nombreux sauvetages de bébés phoques sur le littoral français

Chaque été, de nombreux échouages de bébés phoques sont à déplorer sur les côtes françaises. Victimes de la perte de leur mère, de la pêche ou de l’inconscience de certains touristes, ces animaux sont fragilisés. Des associations de protection animale œuvrent pour les secourir.

Thor n’a qu’un mois et s’est déjà retrouvé coincé dans un filet de pêche. Ce bébé phoque, blessé par un hameçon au niveau du poitrail, a été sauvé sur une plage de Cabourg, dans le Calvados à la mi-août 2021.

Des sauvetages sur les littoraux français

Il est l’un des nombreux veaux-marins (phoque commun, NDLR) victimes de l’activité humaine, entre pêche incontrôlée et inconscience de certains touristes.

Chaque été, les associations de protection animale multiplient les avertissements pour préserver ces animaux. Les membres de l’association Chêne, qui dispose d’un centre de sauvegarde à Allouville-Bellfosse (76), sont particulièrement sollicités en période estivale. C’est entre leurs mains que Thor poursuit les soins : « Il est arrivé très faible et amaigri, évoque Lisa Lapierre, membre de l’association. Les premiers gestes ont été bien effectués. Il reprend déjà du poil de la bête en se montrant un peu plus vif ! »

Aux côtés de Thor, « 10 bébés phoques » sont actuellement en soins au Centre. Certains sont arrivés « âgés de seulement quelques jours », d’autres « avaient encore le cordon ombilical » et « étaient échoués seuls sans leur mère ». Ils s’appellent Kilimanjaro, Piton, Milos, Flores, Irazu, Chopine, Misti, Ebeko, Curtis… Leurs points communs : un nom de volcan… et l’incapacité à survivre sans assistance. « A cet âge, ils sont incapables de se débrouiller seuls, souligne Lisa. Heureusement, des bénévoles formés aux soins des phoques s’en occupent durant les mois de convalescence. »

De l’accueil au relâcher, un « protocole strict »

 

A cet âge, ils sont incapables de se débrouiller seuls.

Lisa Lapierre – Association Chêne

Pour leur bien, le protocole est strict. A chaque arrivée, ils « sont d’abord placés dans une salle appelée la quarantaine-phoque avec des lampes chauffantes ». Les mammifères sont ensuite nourris « de bouillie de poisson avec du réhydratant » durant environ un mois, le but étant « qu’ils deviennent autonome ».

Les animaux doivent ensuite apprendre à manger le poisson en entier. Vient alors « le moment du passage en piscine extérieure » où ils commencent à nager et attraper leur nourriture par eux-mêmes. Chaque phoque « est bagué à la palmure » pour suivre ses progrès une fois relâché dans la nature. Accueil, infrastructure, nourriture et relâcher : les soins d’un phoque coûtent environ 2 500 euros.

Un mammifère fragile

Il convient de rappeler qu’un phoque n’est pas dénué de fragilité, loin de là. En Baie de Somme, où se trouvent 739 phoques sur les 1040 présents sur le littoral des Hauts-de-France, les appels à ne pas s’en approcher sont nombreux. Selfies, dérangement ou divagations de chiens sans laisse, l’inconscience peut gravement perturber ces animaux aquatiques. « À partir du moment où le phoque lève la tête et vous regarde, c’est qu’il est déjà en état d’inquiétude, explique sur France Info Pierre Bourgeon, chef du service opérations au parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale. Il ne faut pas les déranger car les petits ont besoin de leur mère pour se nourrir et prendre 1,5 à 2 kilos par jour. C’est très important, ils sont dans une phase de croissance et si la mère constate la présence d’un humain, elle ne viendra pas nourrir son bébé. Ils ont aussi besoin de dormir, c’est un besoin physiologique, comme pour nous. Imaginez qu’on vous dérange trois fois par nuit ! S’ils se mettent à l’eau à chaque fois pour fuir, ils dépensent de l’énergie inutilement. »

Que faire (ou ne pas faire) si l’on rencontre un bébé phoque

Déranger un phoque constitue une infraction de 4e classe passible d’une amende de 135 euros et pouvant atteindre 750 euros. En cas de rencontre, il est conseillé d’observer de loin et de garder ses distances, y compris si la mère n’est pas visible. En revanche, si un animal est échoué, il est nécessaire de contacter les autorités compétentes (Association Chêne, Observatoire Pelagis, LPA…)

En attendant, Thor et consorts poursuivent leur convalescence et leur apprentissage : « Ils se portent bien, même si certains sont plus Tanguy que les autres, sourit Lisa Lapierre. Ils ont encore besoin de temps pour comprendre que c’est désormais à eux de se prendre en charge ! »

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