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En Ecosse, l’alliance inédite des indépendantistes et des Verts

Les Verts vont pour la première fois entrer dans un gouvernement au Royaume-Uni : samedi 28 août, les membres du Scottish Green Party ont approuvé un accord de « coopération » pour participer à la direction de l’Ecosse avec le puissant parti indépendantiste SNP, sorti vainqueur des élections générales au mois de mai.

Cette alliance inédite, négociée durant tout l’été, consacre l’ascension de cette petite formation, désormais très populaire chez les jeunes électeurs écossais qui dispose de 7 députés, contre 64 pour le SNP à Holyrood, le Parlement d’Edimbourg. Elle représente aussi une victoire pour la première ministre, Nicola Sturgeon : deux mois avant l’ouverture de la conférence climatique COP26 à Glasgow, elle lui permet de mettre en avant des engagements environnementaux bien plus radicaux que ceux pris par le gouvernement britannique de Boris Johnson.

Les Verts et le SNP sont tombés d’accord pour consacrer 10 % du budget transport de l’Etat écossais – soit 320 millions de livres sterling (373 millions d’euros) – aux solutions de transport « actives » – vélo et marche. La coalition s’engage aussi à limiter les voitures en circulation sur les routes écossaises et à ne plus investir dans des projets routiers (sauf pour sécuriser des chaussées, désenclaver des zones du territoire ou entreprendre des travaux de contournement des villes).

Un accord jugé « historique »

Côté énergie, les deux partis ont promis la création d’un fond de 500 millions de livres sterling (583 millions d’euros) pour aider les quelque 100 000 travailleurs du secteur pétrolier et gazier en mer du Nord à se reconvertir, et tablent sur la poursuite du développement de l’éolien, avec 8 GW à 12 GW d’électricité éolienne terrestre supplémentaire d’ici à 2030 – et 11 GW par l’éolien en mer. Si l’Ecosse a pris le virage de l’éolien (73 % de sa production d’énergie renouvelable), l’extraction d’hydrocarbures génère encore 5 % du produit intérieur brut écossais.

L’accord est « historique » et « va nous permettre de mettre nos idées en pratique », s’est félicité Patrick Harvie, le charismatique patron des Scottish Greens. Le député, qui devrait récupérer un ministère, tout comme la codirigeante du mouvement, Lorna Slater, est quand même loin d’avoir obtenu la fin progressive de la délivrance de nouveaux permis d’exploitation de champs pétroliers ou gaziers.

Il a cependant réussi à pousser le SNP hors de sa zone de confort : le Parti national écossais est profondément antinucléaire – Mme Sturgeon est entrée en politique, dans les années 1980, en militant contre les bases nucléaires britanniques dans l’Ouest écossais – mais jusqu’à présent il avait ménagé les intérêts du secteur pétrolier, gros pourvoyeur de revenus fiscaux. « Nous ne sommes pas d’accord sur tout [avec les Verts], mais il s’agit de faire une meilleure politique et de mieux diriger », a assuré Nicola Sturgeon. Edimbourg prend en tout cas une longueur d’avance sur Londres, où Boris Johnson a multiplié les promesses « vertes » avant la COP26 sans, jusqu’à présent, annoncer de plan détaillé – ni de budget – pour y parvenir.

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