Une manifestation de soutien au peuple afghan qui devait se tenir dimanche 29 août à Paris, à l’initiative de plusieurs associations – Association solidarité et culturelle des Afghans à Paris, Enfants d’Afghanistan et d’ailleurs, Watizat, entre autres –, a été interdite par la préfecture de police.
Une première manifestation dans la capitale avait eu lieu une semaine plus tôt, sur la place de la République. Aux cris de « Afghan lives matter » (« les vies afghanes comptent »), plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées pour réclamer l’évacuation immédiate vers la France des familles afghanes menacées par les talibans.
Pour la manifestation du dimanche 29 août, qu’ils annonçaient plus ample que la première, les organisateurs avaient déposé une demande à la préfecture dans laquelle ils proposaient trois points de départ possibles – République, Bastille, Montparnasse – pour une marche qui devait s’achever sous les fenêtres du ministère des affaires étrangères, quai d’Orsay.
Dans son arrêté d’interdiction datant de vendredi, la préfecture de police de Paris estime que « les trois itinéraires projetés n’ont pas été déclarés précisément, se limitant à mentionner le début et la fin du parcours ». Pour justifier sa décision, la préfecture invoque par ailleurs le « risque de troubles à l’ordre public, compte tenu du contexte géopolitique particulier en Afghanistan », le fait que les itinéraires prévoyaient de passer « à proximité immédiate de lieux institutionnels et gouvernementaux sensibles », et que les forces de l’ordre étaient déjà « très fortement mobilisées » ce dimanche pour « veiller au strict respect des mesures de sécurité sanitaires » et pour « assurer la sécurisation d’autres événements et manifestations ».
« Une décision politique », selon les organisateurs
La Préfecture a proposé que soit organisé, au lieu de la marche prévue, un nouveau rassemblement statique place de la République, proposition refusée par les organisateurs, pour qui l’idée d’une marche et celle d’une arrivée devant le Quai d’Orsay étaient primordiales, une semaine après un premier rassemblement « dilué », selon eux, au milieu de trois autres manifestations ayant eu lieu le même jour au même endroit.
Houssam El-Assimi, du collectif La Chapelle Debout, co-organisateur de la manifestation, dénonce « une décision politique » ayant pour objectif d’étouffer « une mobilisation naissante qui aurait pour conséquence de mettre en lumière l’incurie du gouvernement et le fait qu’il ne respecte pas le minimum légal sur la réunification familiale ». « Il y a un plan de communication gouvernemental, explique M. El-Assimi, qui consiste à dire : “On s’occupe des Afghans, on accueille plein de gens.” Nous pensons que ce n’est pas vrai, et que le droit à la réunification familiale n’est pas respecté. »
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