La lutte antiterroriste et la crise afghane se sont invitées, samedi 28 août, au sommet de Bagdad consacré à la lutte contre le terrorisme et à la souveraineté de l’Irak. Mais la prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan et l’attentat perpétré par l’organisation Etat islamique au Khorasan (EI-K), jeudi à Kaboul, ont quelque peu bousculé les échanges.
« Quels que soient les choix américains, nous maintiendrons notre présence pour lutter contre le terrorisme en Irak, aussi longtemps que l’Irak le demandera », a d’abord tenu à rappeler Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse à Bagdad. « Nous avons les capacités opérationnelles pour assurer cette présence », a-t-il ajouté.
Discussions avec les talibans sur les opérations humanitaires
Mais le président de la République a surtout déclaré que des discussions étaient engagées avec les talibans en Afghanistan. « Nous sommes en train de mener des discussions. Elles demeurent extrêmement fragiles et provisoires (…). Mais oui, il y a des discussions qui se sont entamées avec les talibans sur le sujet des opérations humanitaires et de la capacité à protéger les rapatriés, les Afghanes et les Afghans qui sont en risque. »
Ces discussions sont menées avec le Qatar, qui pourrait avoir la possibilité de « rouvrir des ponts aériens » avec l’Afghanistan, alors que l’émirat du Golfe accueille déjà depuis plusieurs années des représentants des talibans pour des négociations avec l’ancien pouvoir afghan et les Etats-Unis.
Ces ponts aériens « permettraient des opérations d’évacuation dans un cadre forcément différent mais dans un cadre forcément et systématiquement négocié avec les talibans », a encore dit Emmanuel Macron. « Ceci très clairement est une condition pour nous de toute forme d’engagement politique (…) à l’égard des talibans », a ajouté le président français.
Une délégation française a rencontré jeudi à Doha des représentants des talibans pour la première fois depuis qu’ils ont pris le pouvoir. Ces derniers ont fait leur entrée dans Kaboul le 15 août, à l’issue d’une offensive éclair à travers le pays parallèlement au retrait militaire des Etats-Unis annoncé au printemps par le président américain, Joe Biden.
Plus de 2 800 évacuations depuis Kaboul
Cette prise de pouvoir a amené les pays occidentaux à tenter d’évacuer dans l’urgence leurs ressortissants ainsi que tous les Afghans ayant collaboré avec eux durant vingt années de présence étrangère dans le pays, provoquant le chaos aux abords de l’aéroport de Kaboul vers lequel ont convergé des milliers de personnes. Les talibans ont déclaré que toutes les forces étrangères devraient avoir quitté l’Afghanistan le 31 août, devenue ainsi la date butoir pour ces évacuations malgré un nombre important de candidats au départ.
La France a déjà évacué 2 834 personnes, dont 142 Français, 17 Européens et donc près de 2 700 Afghans via une quinzaine de vols depuis le 17 août, a annoncé Emmanuel Macron.
Nouvelle intervention dimanche soir
Par ailleurs, Emmanuel Macron sera l’invité dimanche soir du journal télévisé de TF1 afin d’évoquer « la situation en Afghanistan et dans la région », a annoncé la chaîne dans un communiqué. Le président avait fait une première allocution sur la situation en Afghanistan le 16 août, au lendemain de la prise de Kaboul par les talibans. L’entretien du chef de l’Etat se déroulera depuis Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan irakien.
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