Quand et comment mettre un terme à la politique de quantitative easing (QE), assouplissement quantitatif, cette injection massive de liquidités dans l’économie ? Telle est la question à laquelle les banquiers centraux, réunis le 27 août pour leur sommet annuel de Jackson Hole, aux Etats-Unis, ont tenté de répondre. Menée depuis un an et demi, cette politique d’achat des obligations à long terme avec de l’argent fraîchement créé touche ses limites. Les bilans combinés des banques centrales atteindront à la fin de l’année 28.000 milliards de dollars, dont environ les deux cinquièmes proviennent des politiques d’assouplissement instaurées lors la pandémie. Le débat autour du QE parmi les banquiers centraux est dominé par des considérations à court terme sur la nécessité des mesures de relance. Rares pourtant sont les éléments prouvant qu’accumuler ou détenir des obligations aide beaucoup les économies lorsque les marchés financiers sont calmes.
Des Banques centrales piégées par les marchés financiers
Le problème est que les investisseurs ont interprété les décisions liées au QE comme un signal préludant au relèvement des taux d’intérêt. La sensibilité exacerbée des attentes sur les taux d’intérêt à chaque communication des banques centrales sur ce sujet rend du coup plus délicat l’arrêt de la politique d’assouplissement. Les banquiers centraux devraient expliquer l’objectif
Les contribuables pourraient payer la facture in fine
Si les autorités monétaires devaient relever les taux d’intérêt afin de combattre l’inflation, régler les intérêts sur ces nouvelles réserves deviendra plus coûteux. Et comme les banques centrales sont détenues par les gouvernements, cette facture retombera sur les contribuables. Une sortie rapide du QE éloignerait ce danger. Mais l’objectif plus général devrait être de reconnaître les limites de cet outil. Les banquiers centraux ne souhaitent pas renoncer à leur puissance de feu et ne considèrent pas de leur ressort de prendre en compte le risque budgétaire. Or, l’Etat doit adopter une vision intégrée de ses finances. Cela pourrait entraîner une modification du fonctionnement des institutions, dès lors que le gouvernement se verrait confier la tâche d’évaluer les coûts et bénéfices d’une telle politique. Il faudrait aussi attribuer aux banques centrales un rôle consultatif sur la taille du déficit public, afin de stabiliser les économies en cas de crise. Les raisons avancées pour justifier le QE sont devenues obscures, tout comme sont devenues floues les relations entre politique budgétaire et politique monétaire. Il est temps d’introduire plus de transparence et d’instaurer une division claire du rôle de chacune.
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