Il est des opportunités politiques qu’Emmanuel Macron ne laisse pas échapper. Celle de défendre l’Europe et ses valeurs en fait partie. Depuis Dublin, jeudi 26 août, face à un premier ministre irlandais, Michael Martin, inquiet par l’attitude du Royaume-Uni prêt à remettre en cause le protocole nord-irlandais, le chef de l’Etat n’a pas laissé place à l’ambiguïté. « L’Europe depuis le début de ce référendum britannique [sur le Brexit] a été unie et solidaire, et elle le restera jusqu’à la fin, n’en ayez aucun doute. Il n’y a aucun sujet mineur dans cette affaire. C’est une question existentielle pour la solidarité et l’unité de l’Union européenne [UE]. (…) Nous ferons en sorte que les accords qui ont été signés soient dûment respectés », a assuré le président. Avant d’ajouter, en semblant s’adresser à l’ensemble du pays : « Nous ne vous lâcherons jamais. »
Depuis quelques semaines, l’Irlande s’affole. Londres, au-delà de multiplier les périodes de grâce pour retarder l’application du protocole pour l’Irlande du Nord, menace de ne plus le respecter. Entrée en vigueur début 2021, cette partie cruciale de l’accord du Brexit orchestrant la sortie du Royaume-Uni de l’UE régit le statut dual de l’Irlande du Nord, une province qui fait toujours partie du Royaume-Uni tout en restant dans le marché intérieur de l’UE pour les marchandises.
Afin de ne pas rétablir une frontière terrestre entre les deux Irlandes, qui remettrait en question les précieux accords du Vendredi saint, une frontière a été imaginée dans la mer, obligeant le Royaume-Uni à effectuer des contrôles douaniers pour les biens transitant de Grande-Bretagne vers l’Irlande du Nord. Mais le 21 juillet, après de nouvelles tensions en Irlande du Nord, le premier ministre britannique, Boris Johnson, a fait part de son souhait de renégocier le protocole, qu’il avait pourtant adoubé fin 2019.
« Une affaire de quelques mois »
L’exécutif irlandais redoute maintenant que les forces européennes, lassées par ce sujet compliqué, finissent par céder face à Londres. Quitte à compromettre la paix dans l’île. « L’Europe est un corps politique. On ne peut pas jouer avec la paix et la stabilité », a répondu Emmanuel Macron lors d’une rencontre avec des étudiants du Trinity College, assurant que les accords du Vendredi saint seraient préservés. Il n’y a aucune « discussion » sur ce point, a-t-il insisté, en se disant aligné avec l’ensemble des pays membres contre ce qui ressemble de la part du Royaume-Uni à des « provocations ».
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