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A New York, la fête prise à contre-pied par le variant Delta

Des spectateurs de « We Love NYC: The Homecoming Concert » à Central Park, New York, le 21 août 2021. EDUARDO MUNOZ / REUTERS

LETTRE DE NEW YORK

L’humeur était joyeuse. Ce samedi 21 août, la jeunesse new-yorkaise se précipitait sur la grande pelouse de Central Park pour assister au grand concert de l’été, qui devait marquer la fin de la pandémie de Covid-19. Les tickets gratuits s’étaient arrachés et ceux qui en étaient dépourvus essayaient en vain, dans une partie de cache-cache, de trouver un poste d’observation dans les buissons du parc. C’était la fête de l’amour de New York retrouvée.

Le concert battait son plein devant 60 000 personnes vaccinées, avec une performance du chanteur Barry Manilow quand les éléments l’ont interrompu. « Attention, en raison de l’approche d’éléments météorologique extrêmes, vous êtes priés de vous rendre rapidement et calmement à la sortie la plus proche et de trouver un abri », annonça soudain la police, couvrant la voix du chanteur.

Le maire de la ville, Bill de Blasio, qui espérait cet été célébrer la fin du Covid-19 et le retour à la normale de New York, monta sur scène et s’époumona en annonçant qu’il espérait que le show pourrait reprendre. En vain, il a été annulé, et l’orage tropical Henri s’est déchaîné quelques minutes plus tard sur Central Park.

Ce concert interrompu est un peu l’allégorie d’un New York qui ne parvient pas à tourner la page. Ce devait être la fête insouciante de la fin de la pandémie, mais le variant Delta est venu enrayer le fameux retour à la normale.

Une assemblée générale de l’ONU redoutée

Depuis des mois, le maire de la ville et le gouverneur de l’Etat démissionnaire, Andrew Cuomo, s’échinent à imposer ce retour au monde d’avant, alors que la ville a perdu plus d’un demi-million d’emplois : dans une cité où 68 % des adultes sont complètement vaccinés, le port obligatoire du masque n’a pas été réimposé, à la différence des décisions prises par exemple dans l’Oregon ou dans l’Etat de Washington.

Le maire se bat pour imposer le vaccin obligatoire : celui-ci le sera pour les 148 000 membres du personnel enseignant à partir de la rentrée. Finie la solution de rechange du test hebdomadaire. L’objectif est de prévenir les réticences des parents d’enfants non vaccinés, alors que New York est sans doute la ville des Etats-Unis qui se distingue le plus pour maintenir la scolarité la plus normale possible pour son million d’élèves. Mais on sent confusément que tout est embrouillé : un cocktail de rentrée scolaire exige vaccin plus présentation d’un test PCR.

Pas l’assemblée générale des Nations Unies, qui est censée s’ouvrir le même jour, avec le débarquement de délégations du monde entier. « Le 14 septembre, des milliers de diplomates de près de 200 pays arriveront à Manhattan pour l’Assemblée générale des Nations Unies. L’ONU n’exige pas de vaccination pour les participants. Cela les exposera, ainsi que la ville de New York, à de sérieux risques. L’ONU doit annoncer maintenant que la vaccination sera obligatoire », pestait mi-août sur Twitter le conseiller municipal de Manhattan Mark Levine.

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