Alors que le rythme des évacuations d’Afghanistan s’accélère après la prise de Kaboul par les talibans, l’un des cinq Afghans sous surveillance depuis leur arrivée en France a été placé en garde à vue, a fait savoir, mardi 24 août, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal sur BFM-TV. Ces cinq personnes faisaient l’objet d’une mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance depuis samedi. L’une d’elles, un jeune homme de 26 ans, est soupçonnée d’entretenir des liens étroits avec les talibans.
Le porte-parole du gouvernement a ainsi confirmé que l’un des proches de ce dernier n’avait pas respecté son assignation à résidence. Il a, par conséquence, été interpellé à Paris et placé en garde à vue. Il n’est sorti que « quelques minutes » de la « zone que la DGSI lui avait demandé de garder », a précisé le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, sur Franceinfo, assurant qu’il n’y « a[vait] pas eu de failles » dans la surveillance des Afghans évacués à destination de la France.
Les cinq Afghans étaient arrivés en France samedi, profitant de l’une des rotations du pont aérien établi entre l’aéroport de Kaboul et Paris. Au sujet du jeune homme de 26 ans soupçonné d’avoir des liens avec les talibans, M. Attal a précisé : « Il s’agit d’un Afghan qui a aidé à l’évacuation de Français, de personnes qui ont travaillé pour la France lors de l’évacuation de l’ambassade, à un moment qui était incroyablement tendu, [et] qui a probablement sauvé des vies. » Son lien avec les talibans reste « à définir » a ajouté le porte-parole du gouvernement. « Il est aujourd’hui – lui et ses contacts – surveillé par la DGSI, géolocalisé, et il a un certain nombre d’obligations à tenir », a également ajouté M. Darmanin.
« Devoir d’accueil vis-à-vis de ceux qui ont aidé la France »
Des familles afghanes embarquent dans un avion de l’armée américaine afin d’être évacuées d’Afghanistan, à l’aéroport de Kaboul, en août 2021. SAMUEL RUIZ / AFP
Le porte-parole a également rappelé que des vérifications étaient menées par les services extérieurs et intérieurs, avant l’évacuation des personnes, à Kaboul, puis avant leur transfert vers la France, à Abou Dhabi. M. Attal a enfin précisé que la « sécurité des Français prim[ait] » sur l’accueil des évacués d’Afghanistan. Toutefois, il estime que ce dernier reste un « devoir vis-à-vis des personnes qui ont aidé » la France.
Ce week-end, 379 personnes, dont 12 Français et 363 Afghans, sont arrivées en France. Lundi, un vol – le septième – a atterri à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle avec, à son bord, plus de 250 personnes « parmi lesquelles 5 Français et 246 Afghans », a fait savoir le ministère de l’intérieur. Deux nouvelles rotations devraient avoir lieu dans les vingt-quatre heures. A ce jour, environ 2 000 personnes ont été évacuées d’Afghanistan depuis l’allocution prononcée par le président de la République le 16 août.
Le ministère des affaires étrangères a, par ailleurs, fixé au 26 août la fin du pont aérien, si les Etats-Unis maintiennent au 31 août le retrait définitif d’Afghanistan de leur contingent. « Pour nous, en termes de “rétroplanning”, cela veut dire que notre opération se termine jeudi soir. Donc, il nous reste trois jours », a ainsi expliqué le directeur de cabinet du ministre, Nicolas Roche, au premier ministre Jean Castex, en présence de journalistes.
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