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En Suède, la démission surprise mais pas si étonnante du premier ministre Stefan Löfven

Le premier ministre suédois, Stefan Löfven, annonce sa prochaine démission, le 22 août, à Akersberga, au nord de Stockholm. HENRIK MONTGOMERY / AFP

Personne n’avait vu le coup venir, pas même les plus fins observateurs de la vie politique suédoise. Dimanche 22 août, quelques centaines de militants s’étaient rassemblés dans un champ à Akersberga, près de Stockholm, pour écouter le premier ministre et leader du Parti social-démocrate, Stefan Löfven, prononcer son traditionnel « sommartal » (« discours estival »).

Surprise : au terme d’une longue allocution résolument à gauche et très personnelle, où il a mentionné ses origines modestes et ses parents adoptifs, l’ancien soudeur, âgé de 64 ans, a annoncé qu’il quitterait ses fonctions à l’issue du prochain congrès du parti, organisé à Göteborg du 3 au 7 novembre. « Tout a une fin et je veux donner à mon successeur les meilleures conditions », a-t-il déclaré, précisant que « ce serait plus clair pour les électeurs » de connaître à temps l’identité du prochain leader du parti et candidat au poste de premier ministre.

Jusqu’à présent, Stefan Löfven avait pourtant affirmé qu’il était prêt à faire un troisième mandat. Alors qu’est-ce qui a changé ? De l’avis du politologue Jonas Hinnförs, « il s’agit d’une somme de facteurs », mais le vote de défiance contre son gouvernement, soutenu par son allié, le Parti de gauche, pour protester contre un projet de libéralisation des loyers, organisé fin juin, a été « la goutte qui a fait déborder le vase », selon l’expert.

Profondément affecté

Après deux semaines de tractations, Stefan Löfven a finalement été reconduit dans ses fonctions. Mais ses proches affirment que l’épisode l’a profondément affecté. D’autant que celui-ci n’était que le dernier d’une longue série ayant ponctué ses sept années au poste de premier ministre.

En 2012, il est élu à la tête d’un parti profondément divisé. L’ex-patron du syndicat des métallurgistes devra alors recourir à ses talents de négociateur pour atténuer les tensions. En 2014, il parvient à ramener les sociaux-démocrates au pouvoir. Mais, un mois plus tard, une manœuvre de l’extrême droite entraîne, au Parlement, le vote du budget présenté par la droite, contre celui du gouvernement. L’accord, passé avec l’opposition en décembre 2014, pour éviter que cela ne se reproduise, ne fait que souligner la fragilité de la coalition composée des Verts et des sociaux-démocrates.

Stefan Löfven doit ensuite gérer l’arrivée de 163 000 demandeurs d’asile en 2015. Les Verts acceptent à reculons le durcissement drastique des conditions d’accueil. Le 7 avril 2017, un attentat terroriste en plein Stockholm fait cinq morts : le leader social-démocrate en a souvent parlé comme l’un des « pires moments » de sa carrière.

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