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En Bolivie, des zones protégées partent en fumée

Vue aérienne de la réserve naturelle de San Matias, en Bolivie, le 20 août 2021. WILLIAM WROBLEWSKI / AFP

Près de 600 000 hectares de terres ont brûlé dans le département bolivien de Santa Cruz (est) et 64 % de ses aires protégées ont été rasées par des incendies, pour la plupart d’origine criminelle, ont indiqué les autorités.

Lundi 23 août au soir, il y avait 20 incendies actifs et sept zones protégées touchées. En seulement deux jours 200 000 hectares ont brûlé, a rapporté le gouvernement. La plupart des incendies sont concentrés dans les forêts de la Chiquitania, une région entre l’Amazonie au nord, les plaines du Chaco au sud et le Pantanal – la plus grande zone humide du monde – au sud-est. D’une superficie similaire à celle de la Belgique, la réserve naturelle de San Matias est l’une des plus endommagées. Cette partie du pays avait déjà connu de graves incendies en 2019.

Des pompiers volontaires et les gardes forestiers disposant de peu de moyens tentent désespérément de contenir l’avancée des flammes en creusant des tranchées. Le gouvernement a déployé environ 1 800 militaires et dépêché deux hélicoptères.

Des incendies dus à la pratique du brûlis

Le vice-ministre de la Défense civile, Juan Carlos Calvimontes – qui supervise la lutte contre les incendies dans la région -, a affirmé qu’une loi empêche l’exécutif de demander de l’aide aux pays voisins si les collectivités territoriales ne se sont pas déclarées en situation de « catastrophe ».

Un tel appel à l’aide n’est possible que lorsque le gouvernement épuise l’ensemble du budget pour la lutte contre les incendies, ce qui, selon les autorités, ne s’est pas encore produit. Cette loi « devrait être modifiée », a-t-il dit.

Les autorités s’accordent pour dire que la plupart des incendies ont été délibérément provoqués. En Bolivie comme dans d’autres pays d’Amérique du Sud, il est de tradition de brûler les terres pour transformer les forêts en zones agricoles.

La pratique est légale en Bolivie pour une superficie limitée à 20 hectares, grâce à une autorisation entre mai et juillet, une fois la saison des pluies terminée. En cas d’incendie criminel, une amende d’un dollar par hectare brûlé est infligée. En cas d’incendie de grande ampleur, la peine peut aller jusqu’à trois ans de prison.

Le Monde avec AFP

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