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Application de paiement fractionné: la bonne idée?

La crise sanitaire née de la pandémie de Covid-19 et des confinements qui en ont découlé a bouleversé les habitudes de consommation du public. Entre achats compulsifs et créances à rembourser, nombreux sont ceux qui sont incités ou contraints à de grosses dépenses. Dans ce contexte ont fleuri depuis quelque temps les applications centrées sur une nouvelle forme de financement, le paiement fractionné.

Le paiement fractionné, un crédit simplifié

Parfois confondu avec le crédit à la consommation, le paiement fractionné repose sur la même logique: celle de l’échelonnement sur un nombre de mensualités donné (souvent en trois ou quatre fois) d’un paiement important. Sauf qu’ici, au lieu d’une carte de paiement, c’est une application ou même une solution directement intégrée au sein d’un site marchand qui s’en occupe. Surfant sur la mauvaise image des crédits à la consommation traditionnels, les plateformes de paiement fractionné ont explosé avec le boom des achats en ligne, avec la promesse d’un financement plus transparent et sur de plus courtes durées. Le paiement fractionné promet ainsi souvent un financement plus léger, avec moins d’intérêts (voire aucun), et surtout une procédure allégée qui ne prend souvent que quelques secondes. 

Apparues pour les premières au début des années 2010 en France, les solutions de paiement fractionné ont mis quelques années à s’implanter dans l’Hexagone, mais ont pris leur envol avec les récents confinements. On estime ainsi que 30% des Français ont eu recours au moins une fois au paiement fractionné au cours de l’année 2021, et ce ne sont pas les concurrents qui manquent. En France, ils regroupent notamment Floa Bank (propriété du groupe Casino), Oney (filiale d’Auchan) ou encore 3xCB by Cofidis, mais aussi des start-up florissantes comme Alma, Cresh ou Pledg. À leurs côtés, on retrouve aussi l’américain Affirm, le suédois Klarna ou encore l’australien AfterPay parmi les leaders du marché. Ces enfants prodiges de la Fintech (la technologie financière) sont en plein essor, à l’image d’Alma qui a levé 49 millions d’euros de fonds début 2021.

Le surendettement, un risque toujours présent

La success-story de ces applications ne va cependant pas sans retombées négatives. Premièrement, même si leur fonctionnement diffère de celui d’un crédit à la consommation classique, elles sont parfois accusées elles aussi d’entretenir le cercle vicieux du surendettement, qui concernait encore en 2020 plus de 100.000 foyers français.

Deuxièmement, même certaines applications comme Klarna indiquent appliquer des frais de retard en cas de délais de remboursement, tandis que d’autres peuvent appliquer des intérêts à taux variables calculés selon le profil du client. Enfin, les applications de paiement différé ont pu en partie prospérer en exploitant un vide juridique autour de la loi Lagarde de 2010 sur les crédits à la consommation. Si cette dernière permet d’encadrer ces derniers notamment en exigeant la constitution de dossiers soigneusement documentés, elle ne concerne que les crédits d’un montant supérieur à 200 euros, ce qui n’est pas toujours le cas des règlements par paiement fractionné.

(Par la rédaction de l’agence hREF)

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