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En Grèce, la faiblesse des moyens de lutte contre les incendies est critiquée

Pompiers combattant le feu, à Evia (Grèce), le 11 août 2021. ENRI CANAJ/MAGNUM PHOTOS POUR « LE MONDE »

« Nous avons fait tout ce qui était humainement possible, mais dans plusieurs cas, ce n’était pas assez », a avoué le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis dans une allocution télévisée visant à atténuer la colère des Grecs désemparés face aux 586 feux qui ont ravagé le pays en l’espace de seulement quelques jours. Plus de 100 000 hectares ont brûlé, entre le 29 juillet et le 12 août, selon le Système européen d’information sur les feux de forêts (Effis), alors qu’en moyenne, entre 2008 et 2020, 9 600 hectares brûlaient annuellement. Seul l’été 2007 a été plus destructeur pour la Grèce, lorsque plus de 250 000 hectares ont été carbonisés. Soixante-dix-sept personnes avaient alors perdu la vie.

D’après l’Observatoire d’Athènes, le nombre de feux par rapport à 2020 a augmenté de 26 %, mais la superficie carbonisée a bondi de 450 %. Sous l’effet d’une vague de chaleur exceptionnelle, avec une canicule durant plus de dix jours, les incendies ont été particulièrement violents et nombreux cette année.

Manque de pompiers

La priorité du gouvernement grec était de ne perdre aucune vie (trois personnes sont tout de même décédées), le souvenir de l’incendie de Mati, une station balnéaire proche d’Athènes qui a fait 102 morts à l’été 2018 étant encore vivace. Le système d’évacuation des villages par la protection civile a été mis en place de façon efficace avec un déploiement important des forces de l’ordre.

Les autorités locales et les habitants ont dénoncé, sur l’île d’Eubée, au nord d’Athènes, et dans le Péloponnèse, le manque de pompiers et de moyens aériens. Se sentant souvent abandonnés, les habitants tentaient seuls de minimiser la propagation des flammes et de sauver leurs biens. L’ancien premier ministre et leader de l’opposition de gauche, Alexis Tsipras, a accusé le gouvernement d’avoir ignoré les rapports transmis, lors de la passation de pouvoir, sur les plans à mettre en place pour éviter de nouveaux drames.

Le nombre de pompiers grecs s’élève à 14 500, ainsi que 2 500 saisonniers. Durant la crise économique, le budget alloué à la brigade contre le feu est passé de 452 millions d’euros en 2009 à 354 millions en 2017, et n’a pas été suffisamment revalorisé depuis, selon Dimitris Stathopoulos, président de la fédération des pompiers de Grèce. Il faudrait, estime-t-il, « au moins 3 000 pompiers supplémentaires et des renforts conséquents dans les airs pour faire face à des foyers multiples et dispersés comme cet été ».

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