Les salaires des grands patrons britanniques ont diminué en 2020, faisant preuve de modération en raison de la pandémie, révèle jeudi 19 août, le centre de recherche High Pay Centre.
Un directeur général d’une entreprise de l’indice vedette FTSE-100 de la Bourse de Londres a touché en moyenne 2,69 millions de livres (3,16 millions d’euros) en 2020, soit une baisse de 17 % par rapport à 2019, selon cette étude. C’est toutefois encore 86 fois plus que le salaire moyen d’un travailleur à temps plein.
Ce recul s’explique notamment par la décision de certains groupes de ne pas verser de bonus à leurs dirigeants où d’en limiter la taille. En moyenne, les bonus ont atteint 828 000 livres (973 000 euros), contre 1,1 million (1,29 million d’euros) en 2019. Et 64 % des entreprises en ont versé, contre 89 % l’année précédente.
Le patron d’AstraZeneca en tête des mieux payés
L’étude montre en outre que les six groupes du FTSE-100 dirigés par une femme leur ont accordé une rémunération de 2,63 millions de livres (3,09 millions d’euros), soit moins que les 2,8 millions (3,29 millions d’euros) versés aux directeurs généraux hommes.
Le patron le mieux payé en 2020 a été le français Pascal Soriot, à la tête du groupe pharmaceutique AstraZeneca, l’un des premiers à avoir proposé un vaccin contre le Covid-19. Le dirigeant a reçu au total 15,45 millions de livres (18,16 millions d’euros). La politique de rémunération du laboratoire avait été toutefois contestée par des actionnaires en assemblée générale en mai. Elle n’avait été validée que par 60 % d’entre eux.
Brian Cassin, aux manettes du groupe irlandais de gestion de données Experian, arrive à la deuxième place avec 10,30 millions de livres (12,11 millions d’euros).
Une femme à la neuvième place
La première femme du classement est Emma Walmsley, directrice générale du groupe pharmaceutique GSK (GlaxoSmithKline), avec 7,03 millions. Elle est à la 9e place, juste devant Tim Steiner, patron du spécialiste de la livraison alimentaire en ligne Ocado, l’un des grands gagnants de la pandémie, qui a touché 6,97 millions.
« Les plus faibles salaires cette année montrent que le système marche comme il devrait », souligne Luke Hildyard, directeur du High Pay Centre. Mais « ce sont des sommes encore très généreuses pour des individus qui ont touché des millions de livres durant leur carrière, à un moment où en général le soutien du gouvernement à l’économie a été probablement plus important pour la survie et le succès des plus grandes entreprises britanniques que les décisions de leurs dirigeants », selon lui.
Au Royaume-Uni, les entreprises britanniques de plus de 250 employés sont obligées depuis l’an dernier de dévoiler l’écart de salaire entre le directeur général et le salarié moyen. Le pays a mis en place en outre depuis plusieurs années le « say on pay » qui donne la possibilité aux actionnaires de s’exprimer sur les rémunérations des dirigeants, mais sans avoir de pouvoir contraignant.
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