Publié le : 19/08/2021 – 05:16
Alors que le bilan du séisme en Haïti s’est alourdi mercredi à 2 189 morts, la lenteur de l’aide gouvernementale est critiquée par les habitants. Certaines zones demeurent difficile d’accès, pour des raisons logistiques ou sécuritaires.
Le séisme qui a frappé Haïti et fait plus de 2 000 morts a laissé la nation caribéenne « à genoux », a déclaré mercredi 18 août le Premier ministre haïtien Ariel Henry, alors que les survivants ont exprimé leur frustration face à la lenteur de l’acheminement de l’aide gouvernementale.
Ariel Henry s’est rendu dimanche aux Cayes, une ville de 100 000 habitants situé dans le sud-ouest d’Haïti durement touchée par le séisme, où il a promis une augmentation rapide de l’aide. Mais dans une allocution télévisée diffusée mercredi, il a concédé que le pays était en difficulté. « Haïti est à genoux. Le séisme a dévasté une large partie du pays montre encore nos limites, notre fragilité », a déclaré le Premier ministre.
Les autorités haïtiennes ont annoncé tard mercredi que le bilan du séisme s’était alourdi à 2 189 morts.
Des dizaines de personnes se sont rendues à l’aéroport des Cayes pour réclamer de la nourriture après l’arrivée d’un hélicoptère transportant du ravitaillement, selon un témoin de Reuters. La police est intervenue pour permettre à un camion transportant de l’aide de partir.
L’inquiétude grandit également concernant des endroits plus éloignés des Cayes, tels que la ville de Jérémie, au nord-ouest, où les routes d’accès ont été endommagées, comme le montrent des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.
Why has it been so hard to get aid to Jeremie in Haiti after the 7.2 earthquake? This is one of the reasons: the road from Les Cayes was damaged. @WCKitchen has been using planes & helicopters to deliver meals to Jeremie, but will have a kitchen active there soon! #ChefsForHaiti pic.twitter.com/fHVTZCIfns
— Nate Mook (@natemook) August 18, 2021
Défi sécuritaire
« On a à peu près 600 000 personnes directement affectées et qui ont besoin d’assistance humanitaire immédiate » détaille auprès de l’AFP Jerry Chandler, directeur de la protection civile haïtienne, depuis le centre d’opération d’urgence national, à Port-au-Prince.
« Il a fallu trouver des moyens pour assurer la sécurité, ce qui reste un gros défi. Nous savons qu’il y avait un problème au niveau de la sortie sud de Port-au-Prince, à Martissant mais ce problème-là est apparemment résolu puisqu’on a pu passer depuis les deux derniers jours » précise-t-il.
Depuis début juin, toute circulation sécurisée était impossible sur deux kilomètres de la route nationale qui traverse la zone de Martissant, quartier pauvre de la capitale haïtienne, ravagée par les affrontements entre gangs.
À la suite du tremblement de terre, les tirs sporadiques et les attaques aléatoires de véhicules ont cessé, selon les autorités, sans qu’aucune opération de police n’ait eu lieu pour reprendre le contrôle du quartier. Si cette trêve informelle observée par les bandes armées est un soulagement pour les acteurs humanitaires, la distribution de l’aide aux sinistrés du séisme n’en demeure pas moins compliquée.
« C’est arrivé qu’on soit confronté à des populations un peu frustrées et impatientes qui causent des problèmes et qui bloquent justement les convois », rapporte Jerry Chandler. « L’idée est de pouvoir arriver le plus vite possible et desservir le plus de monde possible » affirme-t-il.
Avec Reuters et AFP
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