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Afghanistan : des évacuations compliquées, les Taliban contrôlent l’accès à l’aéroport

Les évacuations se poursuivent à Kaboul. Alors que la France et l’Espagne ont vu arriver sur leur sol les premiers Afghans qu’ils ont exfiltrés, le président américain Joe Biden a annoncé que ces troupes pourraient être maintenues en Afghanistan au-delà du 31 août, date à laquelle devait prendre fin l’intervention militaire américaine dans le pays. Suivez en direct les derniers développements.

Le premier avion espagnol, ramenant de Kaboul une cinquantaine d’Afghans et quelques Espagnols, est arrivé, jeudi 19 août au matin à la base militaire de Torrejón de Ardoz (nord-est de Madrid).

L’appareil militaire, un Airbus A400M qui avait quitté Dubaï mercredi soir vers 18 h, est l’un des trois appareils mobilisés par le gouvernement espagnol pour assurer un pont aérien afin d’exfiltrer d’Afghanistan les quelques Espagnols qui s’y trouvent bloqués depuis la prise du pouvoir des Taliban, mais aussi tous les Afghans ayant travaillé avec l’Espagne, ainsi que leurs familles.

Ce premier groupe de rescapés a été accueilli sur le tarmac de la base de Torrejón de Ardoz par le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, et celui de l’Inclusion, de la Sécurité sociale et des Migrations, José Luis Escrivá.

Ils devaient d’abord se soumettre à certaines formalités, notamment un test de détection du Covid-19.

José Manuel Albares a précisé à la presse que ce premier groupe était composé de 48 Afghans et de cinq Espagnols. 

Outre le rapatriement des citoyens espagnols, l’objectif de Madrid, a-t-il dit, est de « transférer toutes ces personnes qui ont collaboré avec l’Espagne et leurs familles ».

Il a toutefois refusé de dire combien d’Afghans le gouvernement espagnol comptait exfiltrer, mettant en avant « des raisons de sécurité ».

Madrid a également accepté de faire sortir d’Afghanistan le personnel local de l’Union européenne (UE) et de l’OTAN, et de l’acheminer vers l’Espagne, qui servira ainsi de « point d’entrée dans l’UE », selon un communiqué publié lundi par le ministère espagnol des Affaires étrangères, qui précisait que le gouvernement espagnol répondait à une demande de ces deux institutions. Ces ressortissants afghans seront ensuite envoyés dans divers pays européens.

Le chef de la diplomatie européenne, l’Espagnol Josep Borrell, a indiqué mercredi dans une interview à la télévision nationale espagnole que l’UE avait « 400 personnes à rapatrier ».

Extraordinary #FAC Afghanistan: discussed lessons learnt, immediate measures to facilitate evacuations, support to Afghan population, management of migratory consequences, and ways to engage with authorities to preserve political and social achievements.https://t.co/pu3F2wcUtZ pic.twitter.com/2gMEBngd7r

— Josep Borrell Fontelles (@JosepBorrellF) August 17, 2021

« Nous soutiendrons l’UE et son service extérieur pour une sortie ordonnée du personnel européen et local. Nous n’abandonnerons personne », affirmait dimanche dans un tweet José Manuel Albares.

Selon les estimations les plus fréquentes, l’Espagne voudrait évacuer entre 500 et 600 personnes, en grande majorité des Afghans.

Le nombre des Espagnols qui se trouvaient à Kaboul lors de la chute de la ville aux mains des talibans est, en effet, très faible. Il comprend essentiellement des fonctionnaires – quelques diplomates et les policiers qui assurent leur sécurité – ainsi que quelques civils.

Un avion de l’armée de l’Air transportant plus de 200 passagers, parmi lesquels 25 français et une large majorité d’Afghans, dont un nombre important de femmes et d’enfants, s’est posé peu avant 19 h, mercredi soir, à l’aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle, ont constaté des journalistes de l’AFP . Selon le gouvernement, cet avion transportait « un nombre important de femmes et d’enfants » afghans.

C’est la deuxième arrivée à Paris d’un vol du pont aérien mis en place par la France pour évacuer Français et Afghans du pays tombé aux mains des Taliban. Une opération qui pourrait durer encore plusieurs jours. Un premier vol, lundi, transportait principalement des Français.

Two nights ago, French police escorted out of the embassy in the green zone of Kabul the French, Afghan and international families to whom ?? had offered shelter. The diplomatic and consular team of the embassy has taken care of them at the airport and they have been evacuated. pic.twitter.com/FxqgU7oQ3z

— David Martinon (@david_martinon) August 19, 2021

Biden évoque un possible maintien des troupes américaines au-delà du 31 août

Mercredi, le président américain, Joe Biden, a annoncé que les troupes américaines pourraient rester en Afghanistan au-delà du 31 août, date à laquelle doit prendre fin l’intervention militaire américaine dans le pays, afin d’évacuer les Américains encore présents sur le territoire.

Le Pentagone a déclaré que l’armée américaine n’était pas actuellement capable de joindre les personnes ne se trouvant pas à l’aéroport de Kaboul.

« S’il reste des citoyens américains, nous resteront jusqu’à ce qu’ils soient tous évacués », a déclaré Joe Biden lors d’un entretien à la chaîne de télévision américaine ABC News.

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Le président américain a été vivement critiqué pour sa gestion du retrait des troupes américaines, alors que les scènes de chaos à l’intérieur et autour de l’aéroport de Kaboul, où des personnes tentaient désespérément de quitter le pays, ont fait le tour du monde.

Joe Biden a dit ne pas penser qu’il aurait été possible de retirer les troupes américaines d’Afghanistan sans le type de « chaos » constaté ces derniers jours dans le pays, où les insurgés taliban ont pris dimanche le contrôle de la capitale Kaboul.

« L’idée que, d’une façon ou d’une autre, il y avait une issue sans qu’un chaos s’ensuive, je ne vois pas comment cela était possible », a-t-il dit.

Ashraf Ghani dit soutenir les négociations entre les Taliban et l’ex-président Karzaï

Des responsables taliban ont rencontré l’ancien président afghan Hamid Karzai, mercredi à Kaboul, au lendemain de leur engagement à oeuvrer à la réconciliation nationale. Un geste que le dernier chef de l’État, Ashraf Ghani, réfugié à l’étranger, a approuvé.

« Je souhaite le succès de ce processus », a-t-il déclaré dans un message vidéo posté sur Facebook, précisant qu’il n’avait « aucune intention » de rester en exil. « Je suis actuellement en pourparlers pour retourner en Afghanistan », a révélé celui qui a succédé à Hamid Karzai en 2014.

Les États-Unis, pour lesquels « rien » ne laissait présager que l’armée et le gouvernement afghans s’effondreraient aussi vite, ont pour leur part répété mercredi qu’ils considéraient qu’Ashraf Ghani n’était « plus une personne qui compte en Afghanistan ».

Avec AFP

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