Au moins 27 Rohingya sont portés disparus après le naufrage, samedi 14 août, de leur embarcation alors qu’ils tentaient de fuir un camp de réfugiés critiqué par les ONG de défense des droit humains, situé sur une île bangladaise, ont annoncé les autorités.
Près de 20 000 Rohingya ont été déplacés sur l’île de Bhashan Char, qui subit de plein fouet les cyclones rugissant dans le golfe du Bengale chaque année. A terme, le Bangladesh souhaite y installer 100 000 du million de Rohingya réfugiés sur son sol, la plupart dans des camps bondés sur le continent. Certains Rohingya se plaignent d’avoir été déplacés de force sur l’île. Des milliers d’entre eux ont manifesté en juin contre les conditions de vie.
Après le naufrage survenu samedi, le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies a déclaré être « inquiet des informations selon lesquelles des réfugiés ont été arrêtés et emprisonnés pour avoir tenté de quitter Bhashan Char ».
Selon la police, le petit bateau de pêche a sombré avec 41 Rohingya à bord après avoir rencontré une mer agitée dans le golfe du Bengale, près de l’île. Quatorze personnes ont été secourues. Les recherches se poursuivent pour tenter de retrouver les disparus. « Des bateaux de la marine et un hélicoptère se sont également joints aux recherches », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Sujit Kumar Chanda, l’administrateur officiel de Bhashan Char. Des femmes et des enfants figurent parmi les disparus, selon lui.
« La vie là-bas est horrible »
Le Bangladesh a commencé à déplacer des réfugiés dans le camp très controversé de l’île en novembre, expliquant que les camps du sud-est du pays étaient surpeuplés.
Des centaines de Rohingya ont fui l’île ces derniers mois et ont été arrêtés dans des villages côtiers dans la région de Chittagong, selon la police.
Pour Abdur Rahim, 27 ans, qui a fui Bhashan Char il y a plusieurs mois, c’est l’absence de travail sur l’île qui pousse les Rohingya à s’échapper. « La vie là-bas est horrible. Il est impossible de voir des proches. C’est comme s’ils nous mettaient en prison sans nous donner aucune opportunité », a dénoncé le jeune homme.
Amnesty International a demandé que le Bangladesh « s’assure que tout déplacement sur l’île soit volontaire » et que les réfugiés aient « le droit à la liberté de mouvement entre l’île et le continent, où beaucoup d’entre eux ont leurs familles et leurs proches ».
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