On parle de consommation locale lorsque les aliments sont produits dans un rayon inférieur à 200 km du lieu où ils sont achetés. Il s’agit donc d’une consommation essentiellement régionale. Lorsqu’il est bien maîtrisé, ce mode de consommation peut vous attribuer le nom de « locavore ». Cela implique une alimentation saisonnière: pas de tomates en décembre! Il s’agit également de consommer en circuit court, c’est-à-dire avec un minimum d’intermédiaires entre le producteur et le consommateur que vous êtes. Dans l’idéal, il n’y en a même aucun.
Manger local, un bon plan pour l’environnement?
L’impact environnemental est très souvent abordé en matière de consommation, lors de l’achat d’objets et également lorsqu’on aborde la question de l’alimentation. En effet, consommer local implique de s’approvisionner dans un rayon de 250 km maximum. Par conséquent, les produits ont demandé peu de transport pour parvenir jusqu’à vous.
En outre, les produits locaux sont nécessairement de saison. Respecter les cycles de la nature permet d’éviter des dépenses énergétiques polluantes et qui puisent inutilement dans les ressources naturelles. En effet, pour produire des tomates en hiver, il faut non seulement une serre, mais aussi la chauffer et l’éclairer pour permettre le développement des plantes. Consommer local élimine ce coût énergétique absurde. De plus, l’achat sur place, au marché ou à un petit point de vente évite également la consommation d’énergie liée au stockage des aliments qui, en supermarché classique, requiert notamment une réfrigération souvent énergivore.
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Cependant, la réalité est parfois plus nuancée, notamment en ce qui concerne les transports. Les produits d’alimentation vendus en circuit long bénéficient parfois d’une distribution optimisée. En outre, si le produit parcourt moins de kilomètres, le consommateur peuvent déplacer davantage pour se rendre jusqu’à la ferme ou au point de vente du producteur. Un phénomène souvent oublié qui pourrait alourdir le bilan carbone du circuit court. Locales et bio, les fermes NeoFarm proposent de s’implanter en périphérie de villes pour favoriser le circuit court sans déplacement du consommateur.
Les avantages d’une consommation locale pour la santé
Une alimentation locale offre généralement une meilleure qualité nutritive des aliments. En effet, produits en saison, les aliments font mieux le plein de vitamines et minéraux par rapport à une croissance forcée en serre éclairée et chauffée. Cela demande cependant d’être attentif au mode de production. Même locales, des fraises mûres au mois de février sont aussi peu bénéfiques pour la santé que celles venues d’Espagne. Produits à proximité, les aliments locaux sont cependant souvent plus frais. Ils sont davantage cueillis à maturité et ne subissent pas l’épreuve d’un long transport. Leurs nutriments sont donc peu altérés entre le moment où ils sont ramassés et le moment où ils sont achetés puis consommés. En outre, il n’est pas nécessaire de leur ajouter des additifs pour favoriser leur conservation ou préserver leur bel aspect.
Il est aussi tout à fait possible de produire localement tout en multipliant pesticides et désherbants, dont l’UE souhaite diviser par deux l’usage d’ici 2030. Si vous envisagez de vous tourner vers une consommation locale pour prendre soin de votre santé, il reste nécessaire de privilégier une alimentation biologique, pour laquelle l’engouement des Français ne se dément pas malgré la pandémie.
En faisant son marché localement, se tisse cependant un lien entre producteurs et consommateurs. Il est facile d’interroger directement le producteur sur ses modes de production, afin de gérer sa consommation locale en toute connaissance de cause.
Est-il intéressant financièrement d’adopter une alimentation locale?
Si vous faites attention à votre budget, se tourner vers une alimentation locale peut se révéler intéressant. En effet, une consommation locale permet de se passer de nombreux intermédiaires de vente: grossistes, grandes surfaces… Par conséquent, le consommateur n’a que le producteur à rémunérer, ce qui diminue le prix du produit. L’effet de « commande en gros » des grandes surfaces reste cependant important dans le coût des aliments, et il reste nécessaire de comparer les prix de votre grande surface la plus proche avec ceux des producteurs locaux.
Par ailleurs, il ne faut pas sous-estimer le coût du déplacement jusqu’à la ferme, d’autant qu’il faut parfois multiplier les lieux de vente pour faire l’ensemble de ses courses locales, les uns produisant des légumes mais pas de fruits, les autres des œufs mais pas de légumes… Le temps passé sur la route peut vite augmenter, surtout en milieu rural, sauf à faire ses courses au marché, ou à consommer des paniers livrés dans des points stratégiques dans votre quartier, permettent un accès à l’alimentation locale sans surcoût de transport.
(Par la rédaction de l’agence hREF)
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