France World

En Allemagne, les ratés de campagne d’Armin Laschet

Le président de la CDU, Armin Laschet, lors d’une visite le 3 août à Stolberg, en Allemagne, après les inondations. LEON KUEGELER / REUTERS

Armin Laschet semble passer à l’offensive. Vingt-quatre heures avant la réunion de crise entre Angela Merkel et les ministres-présidents des seize Länder, convoquée mardi 10 août, le président de la CDU et tête de liste du camp conservateur pour les élections fédérales du 26 septembre, a fait fuiter son plan de lutte contre le Covid-19 en cinq points. Il y prône une « action réfléchie et déterminée » face à l’avancée du variant Delta en Allemagne et propose, notamment, la fin de la gratuité des tests pour les personnes non vaccinées, alors même qu’il souhaite les rendre obligatoires dans tous les lieux clos. Ce passe sanitaire qui ne dit pas son nom pourrait être en vigueur en octobre, s’il franchit le cap de la réunion.

Depuis le début de la crise sanitaire, ces conférences entre représentants de l’Etat fédéral et des Länder ont toutes été marquées par de vives tensions. D’un côté, les partisans de la prudence, dans la roue des scientifiques les plus alarmistes, autour d’Angela Merkel ou encore de Markus Söder, le président de la Bavière. De l’autre, les tenants du laisser-faire, moins prompts à prendre des mesures de restriction en début de vague, toujours favorables à des déconfinements rapides lorsque les chiffres redescendaient. Armin Laschet a longtemps été leur héraut. Le 24 juin, il minimisait encore ouvertement l’apparition des premiers cas de variant Delta sur le sol allemand. Au risque de jouer les girouettes, il lui faut désormais passer à l’action et dévoiler des qualités de gestionnaire de crise – ce qui a jusqu’ici fait cruellement défaut au candidat.

Lors de l’étude de popularité des principaux prétendants à la succession d’Angela Merkel (infratest dimap pour l’ARD) du 4 août, Armin Laschet chute de huit points. Seulement 20 % des Allemands souhaitent le voir devenir chancelier. « Armin Laschet, avec son air un peu bébête, est à la peine dans cette course qui se concentre sur les personnalités des candidats », explique le politologue Gero Neugebauer de l’Université libre de Berlin. Cependant, il rappelle que les électeurs allemands n’élisent pas le chancelier au suffrage direct mais donnent leur voix à un parti. Actuellement, la CDU, qui oscille entre 24 % et 28 % d’intentions de vote, continue de faire la course en tête. Le parti est jugé le plus « capable de gouverner ».

« Vous êtes un méga-nul ! »

Pour Armin Laschet, il y a donc urgence à injecter du contenu dans la campagne et à recentrer son discours sur le programme de la CDU. Quitte à aller contre sa nature de « petit homme jovial pas du tout taillé pour les crises, assène Albrecht von Lucke, éditorialiste politique à Berlin. Il sort d’un mois désastreux. Sa dégringolade dans les sondages de popularité n’est pas un accident de parcours, c’est l’expression d’une tendance forte ».

Il vous reste 52.57% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source

L’article En Allemagne, les ratés de campagne d’Armin Laschet est apparu en premier sur zimo news.