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Dans le nord-est de l’Inde, l’Assam et le Mizoram, sœurs ennemies, se disputent leur frontière

Des paramilitaires indiens patrouillent pendant un couvre-feu à Gauhati, dans l’Assam, en Inde, le dimanche 9 mai 2021. ANUPAM NATH / AP

Le conflit entre l’Assam et le Mizoram, qui a éclaté le 26 juillet, oppose deux des sept Etats situés à l’extrême nord-est de l’Inde, aux confins du Bhoutan, de la Birmanie, du Bangladesh et de la Chine, surnommés les « seven sisters », les sept sœurs. L’ensemble est à peine plus grand que le Royaume-Uni, avec une population d’environ 45 millions d’habitants, mais les conflits territoriaux y sont à vif.

Au cœur des « seven sisters », l’Assam, 35 millions d’habitants, en majorité hindous, occupe une position centrale et partage sa frontière avec tous ses voisins, dont 165 kilomètres avec le Mizoram, 1,3 million d’habitants, essentiellement d’origine tribale et majoritairement chrétiens. Le 26 juillet, les forces de l’ordre se sont affrontées par balles dans le district de Cachar. Six policiers de l’Assam et un civil sont morts, plus de 80 personnes ont été blessées des deux côtés. Les chefs de gouvernement se sont renvoyé la responsabilité des violences, jetant de l’huile sur le feu avec des messages accusatoires sur les réseaux sociaux.

Le dirigeant de l’Assam, Himanta Biswa Sarma, reproche à son voisin de défricher des forêts pour la construction de routes et de cultures vers Lailapur. Son homologue du Mizoram, Pu Zoramthanga, rétorque que les policiers assamais ont violé son territoire en détruisant des plantations et invoque la légitime défense. Les deux responsables sont pourtant proches du Bharatiya Janata Party (BJP), le parti du premier ministre Narendra Modi.

Plaintes, blocus et violences

De part et d’autre, des plaintes pour meurtre ont été déposées contre des fonctionnaires et les responsables politiques, des blocus ont été organisés sur les routes par l’Assam, des camions attaqués et vandalisés, empêchant ainsi l’approvisionnement en vivres, mais aussi en médicaments et en matériel médical du Mizoram, alors que la pandémie de Covid-19 sévit toujours.

Les violences sont intervenues deux jours après la visite du ministre de l’intérieur indien, Amit Shah, dans le Meghalaya, qui avait appelé à une résolution pacifique de tous les différends transfrontaliers. L’opposition fustige l’incapacité du gouvernement à maintenir l’ordre public dans la région. Le principal dirigeant du Congrès, Rahul Gandhi, estime qu’Amit Shah a de nouveau « failli à ses obligations envers le pays en semant la haine et la méfiance ».

L’opposition fustige l’incapacité du gouvernement à maintenir l’ordre public dans la région

Devant le Parlement, le gouvernement a défendu une stratégie de médiation : « L’approche du gouvernement central a toujours été que les différends interétatiques ne peuvent être résolus qu’avec la coopération des gouvernements des Etats concernés et que le gouvernement central n’agit qu’en tant que facilitateur pour un règlement à l’amiable du différend. »

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