Au moins 482 migrants ont traversé la Manche mercredi 4 août pour gagner les côtes anglaises, a annoncé jeudi le ministère de l’intérieur britannique. Cest le chiffre quotidien le plus élevé relevé jusqu’à présent. Le précédent datait du 19 juillet, avec 430 arrivées en une journée.
Bien que le ministère ne communique pas de bilan cumulé, selon le décompte de l’agence de presse britannique PA, plus de 10 000 personnes ont effectué depuis le début de l’année la traversée du détroit, l’un des plus fréquentés au monde, à bord de petites embarcations, soit bien plus que lors de toute l’année dernière (plus de 8 000).
Mercredi, les autorités françaises ont intercepté huit traversées, empêchant ainsi 246 personnes d’atteindre le Royaume-Uni, selon le ministère britannique de l’intérieur. D’après le commandant Dan O’Mahoney, chargé de la « menace clandestine » en Manche, « ces chiffres sont inacceptables, c’est pourquoi nous agissons sur tous les fronts ». « Les forces de l’ordre démantèlent les gangs de passeurs », et « le travail conjoint avec les Français a permis de doubler le nombre d’agents de police sur les plages françaises », a-t-il ajouté.
Réforme du système d’asile britannique
La question est régulièrement à l’origine de frictions entre Londres et Paris, mais le Royaume-Uni s’est engagé, à la fin juillet, à verser 62,7 millions d’euros à la France en 2021-2022 pour financer le renforcement de la présence des forces de l’ordre françaises sur les côtes.
Le Parlement britannique a commencé avant la trêve estivale à adopter la réforme du système d’asile de la ministre de l’intérieur, Priti Patel, marquant un durcissement promis dans le cadre du Brexit. Présentée par la ministre comme « juste mais ferme », mais dénoncée par des associations de défense des droits humains, cette réforme, qui vise à décourager l’immigration illégale, prévoit de traiter différemment les demandeurs d’asile selon qu’ils sont arrivés dans le pays légalement ou illégalement.
Concrètement, le projet de loi prévoit d’augmenter à quatre ans, contre six mois actuellement, la peine de prison encourue par les migrants qui cherchent à entrer illégalement dans le pays, et de porter la peine maximale encourue par les passeurs à de la prison à vie – contre quatorze ans d’emprisonnement actuellement.
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