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En Grèce et en Turquie, des centaines d’incendies font toujours rage

La vague de chaleur extrême qui sévit, depuis plus d’une semaine, dans l’est du bassin méditerranéen, ne faiblit pas, entretenant des incendies sans précédent en Grèce, en Turquie, en Bulgarie, en Italie ou en Albanie.

Alors que les évacuations de milliers de résidents et de touristes se poursuivent, les flammes qui dévastent la Grèce, jeudi 5 août, se trouvent particulièrement proches de sites historiques à Olympie et sur l’île d’Eubée. En Turquie, une centrale thermique risque de s’embraser. Ces incendies, qui pourraient se reproduire, voire s’intensifier, dans les décennies futures, sont liés au dérèglement climatique, selon les scientifiques.

En Grèce, le site archéologique d’Olympie protégé, l’île d’Eubée s’embrase

Un avion déverse de l’eau sur les brasiers près du village de l’ancienne Olympie, dans l’ouest de la Grèce, le 5 août. GIANNIS SPYROUNIS / AP

Dans l’ouest du Péloponnèse, après avoir combattu les flammes toute la nuit, les pompiers semblent être parvenus à préserver le site archéologique d’Olympie, qui parait désormais hors de danger, a déclaré à la télévision ANT1 la ministre de la culture et des sports grecque, Lina Mendoni.

D’importantes forces ont été déployées près du village de l’ancienne Olympie, pour protéger le site des premiers Jeux olympiques de l’Antiquité. Plus de 170 soldats du feu, aidés d’une cinquantaine de véhicules et six hélicoptères et avions bombardiers à eau, bataillaient encore, assistés de renforts de l’armée.

Après avoir brûlé une vingtaine de maisons, « le front du feu se dirige désormais vers la zone de Lala », une surface forestière montagneuse, au nord-est du site antique, a déclaré, jeudi matin, le préfet, Nektarios Farmakis, interrogé par l’agence de presse grecque ANA. Le village de l’ancienne Olympie, habituellement bondé de touristes à cette époque de l’année, ainsi que six autres localités proches, avait été évacué la veille.

Des forces équivalentes ont été déployées sur l’immense île d’Eubée, à quelque 200 kilomètres à l’est d’Athènes, théâtre d’un incendie violent et incontrôlé. Le feu a pris, mardi, sur un terrain montagneux et arboré, asséché par les températures caniculaires des derniers jours.

Des centaines de maisons ont brûlé, ainsi que plus de 25 000 hectares de pinède, d’après les premières estimations. Environ 90 personnes ont été évacuées par la mer, mercredi, depuis la plage de Rovies, dans le nord-ouest de l’île, par les garde-côtes grecs.

Εύβοια, δεν υπάρχουν λόγια https://t.co/6KEj7xydTE

— PapOffice (@PapOffice)

Selon Giannis Tsapourniotis, le maire d’un village d’Eubée, Mantoudi, l’incendie d’une grande virulence évolue sur quatre fronts, dont l’un se déplace de manière incontrôlable à l’ouest du monastère Saint-David, évacué de force mercredi. Jeudi matin, le vent s’est renforcé et les moyens aériens peinaient à survoler les foyers d’incendies, car la visibilité est limitée en raison de l’épaisse fumée. Deux villages supplémentaires ont été évacués dans la matinée, rapporte l’ANA.

Un monastère et plusieurs villages entourés par les flammes sur l’île d’Eubée, en Grèce #AFP #AFPTV https://t.co/5FKlBmw01e

— afpfr (@Agence France-Presse)

Les pompiers ont affirmé, jeudi matin, avoir dû gérer 92 feux de forêts ces dernières vingt-quatre heures en Grèce, sur les 118 dénombrés mercredi soir par le ministre adjoint de la protection civile, Nikos Hardalias. « Nous faisons un effort titanesque sur plusieurs fronts », a-t-il déclaré lors d’un point presse.

Un autre incendie était en cours en Messénie, dans le sud du Pélopponèse, où six communes ont été évacuées par précaution, selon les pompiers.

Evacuations en Turquie, les flammes aux portes d’une centrale thermique

L’incendie proche de la centrale thermique de Kemerkoy, près de la ville égéenne de Milas, le 4 août 2021. YASIN AKGUL / AFP

Les secouristes turcs ont commencé, jeudi, à évacuer des centaines d’habitants par la mer, alors qu’un incendie se rapprochait dangereusement d’une centrale thermique, qui stocke des milliers de tonnes de charbon. Au son des alarmes d’évacuation, les habitants empilaient les quelques affaires qu’ils avaient pu sauver de leurs maisons à bord des bateaux des garde-côtes, mobilisés dans le port d’Oren, non loin de la ville de Milas, près de laquelle se situe la centrale.

Les autorités locales ont assuré que les réservoirs d’hydrogène, utilisés pour refroidir la centrale qui fonctionne au fuel et au charbon, avaient été vidés et emplis d’eau par précaution. « Mais il y a un risque que le feu se répande aux milliers de tonnes de charbon qui se trouvent à l’intérieur », s’est inquiété auprès des journalistes un responsable régional, Osman Gurun.

Des images, mises en ligne mercredi par le maire de Milas, Muhammet Tokat, montraient un feu vif aux portes de la centrale. « La centrale est en cours d’évacuation totale », a-t-il tweeté. « On vous supplie et vous avertit depuis des jours. L’incendie a encerclé la centrale », avait-il écrit dans la journée, demandant « qu’un avion bombardier d’eau soit envoyé ici de manière urgente ».

Alevler Termik Santrale girdi… Santral şu an tamamen boşaltılıyor ve şimdi sirenler çalıyor… https://t.co/pWBn4bmQPh

— MuhammetTokat48 (@Av. Muhammet Tokat)

Le feu avait d’abord pu être maîtrisé, mercredi, grâce à deux avions bombardiers d’eau envoyés par l’Espagne et à des hélicoptères, qui avaient déversé de l’eau sur les sommets boisés et zones résidentielles proches. Les flammes étaient reparties dans l’après-midi.

L’opposition a reproché au président, Recep Tayyip Erdogan, d’avoir échoué à maintenir sa flotte de bombardiers d’eau, et d’avoir mis du temps à accepter l’aide internationale. Le chef d’Etat turc, qui donnait une interview en direct à la télévision mercredi soir, quand l’annonce de l’évacuation est tombée, a admis que la centrale « risquait d’être détruite par le feu ».

Plus de 180 feux ont ravagé des forêts et des terres agricoles, ainsi que des zones habitées sur les côtes méditerranéennes de la Turquie depuis mercredi dernier. Les incendies, qui ont déjà fait huit morts, ont aussi gravement touché les sites touristiques, qui avaient récemment pu reprendre leurs activités après des mois de restrictions liées à la pandémie de Covid-19.

Selon le service de surveillance par satellite de l’Union européenne, la « puissance radiative » des incendies en Turquie a atteint une intensité « sans précédent » depuis 2003. Le ministre de l’agriculture turc, Bekir Pakdemirli, a déclaré que les températures dans la ville égéenne de Marmaris avaient atteint un record historique de 45,5 °C cette semaine.

Le Monde avec AFP et Reuters

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