Publié le : 30/07/2021 – 03:01
La judoka camerounaise Vanessa Mballa débute vendredi son tournoi olympique. À 29 ans, elle rêve de décrocher une première médaille pour son pays dans cette discipline. La jeune femme vit et s’entraîne en Mayenne.
Vanessa Mballa, de son nom complet Hortence Vanessa Mballa Atangana, fait partie des 15 meilleures mondiales dans la catégorie des + de 78 kilos. Quadruple championne d’Afrique, la judoka camerounaise est l’une des sensations à suivre, vendredi 30 juillet, aux Jeux de Tokyo. Elle affronte la Turque Kayra Sayit pour son entrée dans le tournoi.
Après une première participation olympique à Rio où elle s’était arrêtée au premier tour face à la Polonaise Daria Pogorzelec, elle espère cette fois-ci aller beaucoup plus loin. « Une médaille à Tokyo, moi j’y crois et mon coach aussi », a-t-elle ainsi indiqué sur le site officiel des Jeux olympiques.
Sa déconvenue, il y a cinq ans, l’avait profondément marquée. « S’en était suivie une période de dépression, où elle avait coupé avec le judo », explique son entraineur Rodrigue Chenet. « Je l’avais incitée à passer son permis et des diplômes pour entraîner le judo, ce qu’elle a fait. Elle avait aussi pris trente kilos en six mois… »
Le coach et la sportive ont une relation très forte. Ils se préparent ensemble depuis des mois à 2014 à Château-Gontier-sur-Mayenne dans l’Ouest de la France, mais ils ne sont pas réunis à Tokyo en raison de la pandémie de Covid-19. Comme le raconte France Bleu, c’est à des milliers de kilomètres de distance et par WhatsApp que l’entraîneur va lui donner les consignes pour son combat.
« Qu’on ne soit pas ensemble à Tokyo l’a impactée psychologiquement. Cela fait maintenant une quinzaine de jours qu’elle est un peu isolée, et très peu accompagnée sur place. J’ai essayé de la rassurer du mieux possible », a indiqué Rodrigue Chenet sur l’antenne de la Radio. « À l’issue de son premier combat je pourrai avoir un retour avec elle pour débriefer. Je lui donnerai les mots-clés verbalement, cela suffira. J’ai fait beaucoup de préparation mentale, et donc nous fonctionnons beaucoup par mots-clés. L’idée c’est de ne pas l’envahir, de ne pas l’étouffer, elle sait ce qu’elle a à faire », a-t-il ajouté.
Vanessa Mballa ne manque pas de ressources. Son parcours est un long combat. Elle débute le judo à l’âge de 11 ans à Yaoundé. « Comme j’étais trop turbulente à l’école, ma maman m’a envoyé faire du judo pour canaliser cette énergie. C’est elle qui a choisi la discipline et ça m’a plu tout de suite », avait confié la championne sur le site de l’un de ses sponsors. Malgré très peu de moyens, la Camerounaise progresse rapidement. Elle se fait remarquer par son talent. En 2011, le comité olympique camerounais lui offre une bourse pour compléter sa formation technique en France. Elle débarque au Pôle espoirs de Rouen à 16 ans.
Les débuts sont difficiles, mais sa rencontre avec Rodrigue Chenet lors d’un stage à Château-Gontier change la donne. Elle décide de le rejoindre en Mayenne : « J’ai bien fait de changer. La confiance est revenue et on a travaillé dur, on n’a jamais lâché. » La championne a depuis enchaîné les victoires et domine sa catégorie sur le continent africain.
« Cette médaille dont je rêve tant »
Le report des Jeux a toutefois été un gros coup dur. « J’ai un peu craqué », avoue-t-elle. « Mais je me suis dit, un an ce n’est rien finalement. J’ai déjà fait le plus dur, je peux attendre un an de plus et ça me permet de mieux me préparer pour aller chercher cette médaille dont je rêve tant. » Depuis, Vanessa Mballa s’est vite remobilisée et a multiplié de belles performances ces derniers mois. Elle a notamment pris la 5e place en janvier dernier aux Masters de Doha, puis remporté une médaille de bronze en avril lors du Grand Slam d’Antalya en Turquie.
À Tokyo, la concurrence s’annonce rude. Pour espérer ramener une médaille, la championne camerounaise devra se défaire des grandes favorites de sa catégorie, notamment la Cubaine Idalys Ortíz, première au classement mondial et vice-championne olympique en titre ou encore la Française Romane Dicko, double championne d’Europe et 10e au classement mondial à seulement 21 ans.
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