Grand diplomate, élevé à la dignité d’ambassadeur de France en 1990, commandeur de la Légion d’honneur, Pierre Hunt est mort, le 20 juillet, à Paris, à l’âge de 95 ans.
Né à Paris le 3 septembre 1925, il avait été marqué par la faillite de son père, d’origine britannique, après la crise de 1929. Il est pendant la guerre élève au lycée Jeanson-de-Sailly, à Paris (16e), où il fait équipe avec Valéry Giscard d’Estaing, car il excelle dans les matières littéraires.
Mais, déjà, le jeune homme rêve d’ailleurs. Il sort en 1946 diplômé de l’Ecole nationale de la France d’outre-mer et est envoyé, à 21 ans, comme administrateur civil dans le protectorat d’Annam, au Vietnam. Là, il tâche de maintenir la paix dans les villages malgré les intrusions du Vietminh et les exactions des forces de sûreté coloniales, ce qui lui vaut la Croix de guerre. Il est ensuite nommé, en 1951, auprès du général de Lattre de Tassigny à Hanoï, comme responsable de la presse du chef du corps expéditionnaire français. Il évoquait avec un certain humour les briefings de ce héros de la seconde guerre mondiale qui poussait le goût de la communication jusqu’à faire peindre cinq étoiles sur sa Jeep et à organiser des briefings de presse à 2 heures du matin.
C’est déjà convaincu de la nécessité de la décolonisation qu’il est ensuite intégré au Quai d’Orsay pour prendre la tête, en 1958, du service d’information de l’ambassade de France à Rabat. En 1963, il rentre à Paris et rejoint Alain Peyrefitte, alors ministre de l’information, pour assurer la liaison avec le ministère des affaires étrangères, dont il devient, deux ans plus tard, sous-directeur des services de presse, avant d’être nommé conseiller auprès du ministre de l’information, Joël Le Theule. Il visionne à ce titre les reportages de « Cinq colonnes à la une » avant diffusion – en ne reconnaissant, bien plus tard, qu’une très faible censure.
Car, déjà, Pierre Hunt montre son attachement à la liberté de l’information. En 1969, le premier ministre, Jacques Chaban-Delmas, le charge de la réforme de l’information publique en tant que secrétaire général du comité interministériel pour l’information. Chargé de mettre en œuvre la Nouvelle Société dans les moyens de diffusion publics, il participe à la libéralisation de l’ORTF, avant sa reprise en main, en 1973.
Artisan de paix
En 1972, il est nommé ambassadeur de France à Brazzaville, puis, en 1976, à Tananarive. C’est là que, deux ans plus tard, Valéry Giscard d’Estaing l’appelle pour en faire son porte-parole à l’Elysée. Il conçoit alors son rôle comme celui d’un grand serviteur d’Etat. « Giscard me reprochait de ne pas dire assez de bien de lui, mais je pensais qu’il me revenait de commenter son action, pas sa personne », déclara-t-il des années plus tard. Il est néanmoins confronté, en octobre 1979, à l’affaire des diamants, pour laquelle le président le laisse sans instruction jusqu’à son intervention télévisée du 27 novembre.
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