L’hôpital Ichilov de Tel-Aviv a rouvert son unité Covid-19, qui avait fermé au printemps ; une dizaine de patients y sont actuellement soignés. Partout en Israël, depuis quelques semaines, l’épidémie repart, relancée par le variant Delta : désormais, 90 % des infections dans le pays sont dues à cette nouvelle mutation. L’Etat hébreu a enregistré plus de 2 000 cas positifs par jour – un record depuis quatre mois. Le taux d’hospitalisation reste marginal mais a doublé en une semaine avec près de 160 patients.
« Dans la même situation, il y a six mois, avec un nouveau variant très contagieux et des taux de vaccination faibles car nous étions au début de la campagne, nous avions 1 300 décès », nuance Nadav Davidovitch, membre du comité qui conseille le gouvernement sur le Covid-19. Il met cependant en garde contre la progression rapide de l’épidémie, dont le taux de reproduction tourne aujourd’hui autour de 1,4 : « Cela ne va pas conduire à l’effondrement du système mais ça peut finir par peser. »
Début juin pourtant, le spectre du Covid-19 semblait s’éloigner pour de bon dans le pays. La plupart des restrictions avaient été levées, les masques n’étaient plus obligatoires en intérieur comme en extérieur, les salles de concert, théâtres et discothèques avaient repris leurs activités normales. Israël a vacciné vite et très tôt ses quelque neuf millions d’habitants ; aujourd’hui, 90 % des plus de 50 ans et entre 85 et 89 % des 20-49 ans ont déjà reçu leurs deux doses. Plusieurs facteurs expliquent le succès de cette campagne-marathon démarrée fin décembre : la plupart des Israéliens y ont adhéré, l’Etat hébreu avait réussi à sécuriser suffisamment de doses en amont et les autorités ont mis en place un système efficace pour les administrer via le réseau de mutuelles du pays.
Eviter les formes sévères et les hospitalisations
La reprise de l’épidémie remet-elle alors en question cette stratégie de vaccination ? Non, martèlent les épidémiologistes. Si selon les données du ministère de la santé israélien, le vaccin n’est efficace qu’à 40 % pour prévenir l’infection par le virus – des résultats critiqués en raison de la nature de l’échantillon choisi (les recherches se sont concentrées sur des foyers d’infection, avec davantage de personnes âgées que de jeunes) – en revanche, il permet d’éviter les formes sévères de Covid-19. « Quand on regarde les hospitalisations, on est à un quart voire même un cinquième des chiffres d’il y a quelques mois, avec le même nombre de nouveaux cas. Au niveau des taux de mortalité, c’est incroyable, il n’y a pratiquement pas de décès. Les patients hospitalisés sortent aussi en moyenne plus tôt », observe Eli Sprecher, chef du département de dermatologie à l’hôpital Ichilov.
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