Publié le : 28/07/2021 – 06:20
Capitaine de l’équipe américaine de natation, Caeleb Dressel est le digne héritier de la légende Michael Phelps. À bientôt 25 ans, déjà 13 fois sacré champion du monde, il a pour ambition de glaner six médailles d’or à Tokyo.
Le plan de Caeleb Dressel n’a pour l’instant souffert d’aucun accroc. Le nageur s’est facilement qualifié, mercredi 28 juillet, pour la finale du 100 m, la course reine qui aura lieu jeudi. Il y a deux jours, il avait remporté une première médaille d’or en finale du 4 x 100 m avec ses camarades de l’équipe américaine de natation. Preuve qu’il a prévu d’en gagner beaucoup d’autres, il s’est empressé d’offrir sa breloque à son coéquipier Brooks Curry qu’il avait remplacé en finale.
TOKYO — Caeleb Dressel swam the first leg of the men’s 4×100-meter freestyle relay in lightning-quick time. He gave the U.S. a lead it never relinquished, and, less than an hour later, he stepped to a podium to receive his first gold medal of the Tokyo Olympics.
Nice toss pic.twitter.com/WQrHHqXMva
— Dr. Jeff Rabinowitz (@rxjef77) July 26, 2021
À bientôt 25 ans, le nageur américain compte bien marquer les Jeux de Tokyo de son empreinte. Déjà deux fois médaillé d’or olympique en relais en 2016 à Rio (4×100 m et 4×100 m 4 nages), Caeleb Dressel espère décrocher au total six médailles d’or au Japon : trois en individuel, sur 100 m, la course reine, 100 m papillon et 50 m, et trois en relais (4×100 m, 4×100 m 4 nages et 4×100 m 4 nages mixte). Un marathon qui le fait plonger tous les jours dans le bassin.
Seuls deux nageurs ont réussi des moissons plus abondantes dans l’histoire olympique. Michael Phelps évidemment, avec huit sacres en autant de courses nagées en 2008 à Pékin (400 m 4 nages, 200 m 4 nages, 200 m papillon, 100 m papillon, 200 m, 4×100 m, 4×200 m et 4×100 m 4 nages). Et Mark Spitz, avec sept en 1972 à Munich (Allemagne), sur 100 m, 200 m, 100 m papillon, 200 m papillon et trois relais (4×100 m, 4×200 m et 4×100 m 4 nages).
« Il m’a carrément botté les fesses »
Depuis quatre ans, Caeleb Dressel a prouvé qu’il était fait de la même étoffe que ses prédécesseurs. Aux Mondiaux-2017 à Budapest, ceux de son explosion, le Floridien s’est offert sept médailles d’or, égalant le record de Phelps en une édition, établi dix ans plus tôt. À ceux de Gwangju (Corée du Sud) en 2019, il s’est arrêté à six, mais a collectionné huit médailles au total, du jamais vu jusque-là aux Mondiaux. Il s’est en outre emparé d’un premier record du monde en dépossédant Phelps de celui du 100 m papillon et a signé les deux meilleurs chronos de l’histoire hors combinaisons, sur 50 m (21.04) et 100 m (46.96, premier sous les 47 sec en tissu).
Même c’est est inévitable, Caeleb Dressel n’aime pas être comparé à Michael Phelps. Ses idoles sont plutôt à chercher en dehors des bassins. Il cite volontiers Bo Jackson, un joueur professionnel de baseball et de football américain. « C’était un pur athlète. Il ne se limitait pas. C’est ce que j’aime à propos de lui », avait-il expliqué en 2013 dans une interview à USA Today. « Je pense aussi à Mohammed Ali. Je regarde ses vidéos sur YouTube tout le temps. Il savait qu’il n’allait pas perdre et il s’avait l’exprimer. »
Des références qui permettent au jeune champion de dominer aujourd’hui la natation mondiale. Du haut de son 1 m 90 et avec ses 89 kilos, il fait preuve de qualités athlétiques indéniables et écrase la concurrence. « Il n’y a pas de mot pour décrire à quel point il est rapide (…). Il m’a carrément botté les fesses, je ne peux pas le dire autrement. Plus que les chronos, je suis impressionné par sa capacité à enchaîner les épreuves », avait résumé en 2017 lors des Mondiaux le Singapourien Joseph Schooling, champion olympique en titre du 100 m papillon.
Le champion américain, qui a commencé la natation à cinq ans, est considéré comme un sportif complet. Il a d’ailleurs pratiqué d’autres sports dont le football américain et le football. « C’est important pour des jeunes nageurs d’essayer d’autres disciplines », avait-il expliqué lors d’une interview pour l’un de ses sponsors. « Je n’ai jamais voulu me limiter. Peu importe ce que vous choisissez de faire ou peu importe ce en quoi vous êtes bon, il faut surtout prendre du plaisir à le faire. »
« C’est un mec bien »
Caeleb Dressel a gardé ces principes à l’esprit. Même si, avec son corps parfait et sa gueule d’ange, il est devenu une superstar aux nombreux contrats publicitaires, il a la réputation d’avoir gardé la tête sur les épaules. Il mène une vie sans paillettes proche de la nature. Il a ainsi épousé en février dernier son amour du lycée, Meghan, et s’affiche régulièrement en photo avec ses nombreux animaux. « C’est un mec hyper simple, a ainsi décrit pour RMC Sport Florent Manaudou, un de ses rivaux sur le 50 mètres nage libre. J’avais l’habitude d’avoir toujours quelque chose à détester chez mes concurrents, par exemple avec Cesar Cielo qui m’exaspérait. Chez Caeleb, il n’y a rien de tout ça, il est vraiment dans le respect et du coup, c’est beaucoup plus compliqué. C’est un mec bien, un nageur ultra respectueux, très talentueux et très complet. »
Avant une course, il s’affiche aussi toujours avec un bandana bleu à la main. Celui-ci appartenait à son ancienne professeure et mentor Claire McCool, décédée d’un cancer en 2017. « C’est l’objet le plus précieux que je possède », avait raconté le champion à Swimming World Magazine. « C’est important de l’avoir avec moi sous cette forme physique jusqu’aux plots. Elle est avec moi à chaque course et ce jusqu’à la fin de ma carrière. »
Avec cette bonne étoile au dessus du bassin, Caeleb Dressel va tenter de réussir son pari. S’il domine nettement les bilans mondiaux de la saison sur 50 m (21.04) et 100 m papillon (49.76, devant le Hongrois Milak), sur 100 m (47.39), il devra cependant avoir à l’œil le jeune Roumain David Popovici (47.30 ), le Russe Kliment Kolesnikov (47.31), et le champion sortant, l’Australien Kyle Chalmers. L’Américain sera surtout focalisé sur lui-même. Comme il l’a affirmé auprès du journal l’Équipe, sa force réside dans son insatisfaction : « C’est peut-être un cliché, mais je déteste rester immobile. Je veux toujours avancer. Ma plus grande peur, c’est de plafonner. Et plus c’est dur, plus j’apprends. »
Avec AFP
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