La voix un peu éraillée, toute en bleu, la républicaine Liz Cheney a été la vedette de la première journée d’auditions de la commission d’enquête sur l’invasion du Capitole le 6 janvier. Depuis qu’elle a accepté de participer aux travaux, boycottés par l’état-major de son parti, les démocrates la couvrent d’éloges. Jamie Raskin, le démocrate du Maryland, qui a mené la deuxième procédure d’impeachment de Trump, a loué sa « crédibilité » et sa « légitimité ». Nancy Pelosi, la démocrate la plus influente après Joe Biden, a rendu hommage à son « courage ».
A 55 ans, la fille de l’ancien vice-président de George W. Bush a pris la tête de l’opposition à Donald Trump. Si elle n’est pas parmi les pionniers des never trumper – les républicains qui refusent depuis toujours de faire allégeance à l’ancien magnat de l’immobilier –, elle qui a voté pour Trump en 2016, Liz Cheney fait montre d’une pugnacité rare depuis qu’il a refusé de reconnaître la victoire de Joe Biden. Sans peur, sans reproche et sans crainte de cogner : « Il n’y a jamais eu plus grande trahison par un président des Etats-Unis de ses fonctions et de son serment envers la Constitution » que lorsque Donald Trump a incité ses partisans à marcher sur le Capitole, a-t-elle asséné après l’insurrection du 6 janvier.
Se positionne-t-elle pour la présidentielle de 2024 ? Liz Cheney ne craint pas d’apparaître comme une alliée objective des démocrates. Au point de se positionner dans les conférences de presse aux côtés de « l’ennemi », même si elle ne fait cause commune avec eux que sur la nécessité de poursuivre les émeutiers et leur instigateur présumé. « Je suis conservatrice depuis que j’ai voté pour Ronald Reagan en 1984, soulignait-elle mardi 27 juillet. Je suis en désaccord avec chacun des démocrates de cette commission. » De la fiscalité à l’avortement et à la sécurité nationale, Liz Cheney est une républicaine tendance faucon, comme son père, l’architecte de la guerre en Irak et des prisons secrètes de la CIA. « Mais au bout du compte, affirme-t-elle, nous sommes une nation, sous la protection de Dieu. »
Parachutage dans le Wyoming
Liz Cheney n’a pas toujours été bien en cour auprès des démocrates. Sous-secrétaire d’Etat chargée du Proche-Orient, après l’invasion de l’Irak, elle a essayé de mettre en œuvre le grand dessein des néoconservateurs de propager la démocratie dans le monde arabe. Après son départ du gouvernement, elle a fondé l’association Keep America Safe, dont l’un des faits d’armes a été d’attaquer les avocats des détenus de Guantanamo, pas assez patriotes à ses yeux. Dix ans plus tard, la voilà réhabilitée, sinon pardonnée, comme George W. Bush, redevenu fréquentable, malgré l’invasion de l’Irak.
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