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Inondations dans le Henan : « Je n’osais pas dormir, j’avais peur de me noyer dans mon sommeil »

Des secouristes dans la ville inondée de Zhengzhou, dans la province chinoise du Henan, le 23 juillet 2021. NOEL CELIS / AFP

Dans ce village de la périphérie de Xinxiang, un couple, en short et en tongs, regarde, les pieds dans l’eau, les volontaires aller et venir dans une rue submergée. Les bras chargés de sacs de vivres et de quelques affaires, ils attendent leur tour dans l’un des canots pneumatiques pour aller ravitailler leurs enfants, restés dans leur appartement un peu plus loin. Ils ont la chance de ne pas habiter au rez-de-chaussée, mais font partie des centaines de milliers de personnes sinistrées par des pluies historiques autour de Zhengzhou, la capitale du Henan, une province pauvre du centre-est de la Chine. L’eau est redescendue à Zhengzhou, mais pas ici, près de Xinxiang : « Mardi, on avait de l’eau jusqu’aux genoux, mais c’est vendredi qu’elle est montée ici, et maintenant, au pied de notre immeuble, c’est jusqu’aux épaules : c’est à cause des réservoirs plus haut, qui lâchent de l’eau. »

Quatre jours après les plus fortes précipitations jamais enregistrées dans le Henan, Zhengzhou et sa périphérie offrent un tableau contrasté. Certains quartiers ont été épargnés, les grandes artères ont déjà été nettoyées tandis que les plus petites rues sont encore maculées de boue. Mais en empruntant l’autoroute qui mène au nord de la province, on traverse des centaines d’hectares encore submergés. L’eau, calme, reflète le soleil enfin réapparu. On ne distingue plus les berges du fleuve Jaune. Même l’autoroute, surélevée, est à certains endroits inondée. Parfois, l’eau continue à monter, après l’effondrement d’une digue ou des lâchers d’eau préventifs.

A Xinxiang, le couple est fataliste : « Ils sont bien obligés de laisser passer l’eau, sinon les barrages s’effondreraient », soupire le mari, qui préfère ne pas donner son nom. Derrière eux, la rue principale de ce district du nord de Xinxiang est devenue le quartier général des secours en tous genres. A la file, des camions de pompiers rouges, canot pneumatique sur le toit, des pick-up d’un club de canoë utilisés par un groupe de sauveteurs, des vans, des 4 × 4 urbains, chargés de vivres apportés par des volontaires des provinces voisines. Sur le trottoir, quelques dizaines d’habitants sont rassemblés devant un camion de secours et un générateur qui ronronne. Au sol, des prises électriques branchées les unes aux autres, et des dizaines de chargeurs de smartphones. Des jeunes assis sur leurs talons se mettent à jour, le réseau mobile n’est revenu que quelques heures plus tôt, dans l’après-midi du 24 juillet.

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