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La Suisse, un havre de paix fiscale pour Français

La grande vague d’expatriation vers la Suisse a commencé en 1981, après l’élection de François Mitterrand. Depuis, le rythme varie selon le climat fiscal qui règne dans l’Hexagone. Plus calme sous l’ère de Nicolas Sarkozy, le flux de départs s’est à nouveau accéléré avec l’élection de François Hollande, avant de fortement ralentir depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron. Le dernier classement des 300 plus riches du pays réalisé par le magazine Bilan recense 44 grandes fortunes françaises domiciliées en Suisse, pour un patrimoine total de 94 milliards d’euros.

La colonie française inclut des grands noms du monde des affaires, comme Gérard Wertheimer (Chanel), Pierre Castel (Groupe Castel), Patrick Drahi (Altice), Nicolas Puech (Hermès), les familles Despature (Damart, Somfy), Rothschild (banque) ou encore Denis Dumont (Grand Frais), Eric Guerlain (LVMH) et Michel Lacoste. Et Bilan ne recense que ceux dont la fortune est d’au moins 182 millions d’euros. Le mensuel ne mentionne pas, par exemple, l’interminable liste des sportifs français, actifs ou à la retraite : Sébastien Loeb, Sébastien Ogier, Alain Prost, Jo-Wilfried Tsonga, Gaël Monfils, Richard Gasquet, Amélie Mauresmo, Jean-Claude Killy.

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Imposés sur leurs dépenses

Ces expatriés bénéficient d’une disposition du droit helvétique qui permet aux étrangers résidant dans le pays sans y

exercer d’activité lucrative d’être imposés selon leurs dépenses et non en fonction de leurs revenus. Nommé improprement « forfait fiscal », cet impôt est calculé en fonction des frais annuels occasionnés par le train de vie du contribuable. L’économie par rapport à la France est substantielle, entre 20 à 50 % selon les situations. Mais surtout, la stabilité du droit helvétique permet une planification fiscale à long terme.

En plus, les expatriés apprécient la qualité de vie et la discrétion des habitants. En Suisse, point de paparazzis, ni de fans hurlants devant la maison. Les milliardaires qui ont franchi le pas de l’exil ont rarement envie de revenir en arrière. « Un déménagement ne s’improvise pas mais se planifie, en moyenne, sur deux ans, il coûte cher financièrement et nerveusement », détaille l’avocat Philippe Kenel. Ce spécialiste fiscal qui œuvre à Lausanne, Genève et Bruxelles, précise qu’il faut au minimum une fortune de 15 à 20 millions pour qu’il soit intéressant d’être assujetti au forfait.

 

 

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