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Mali : le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, visé par une attaque au couteau

Publié le : 20/07/2021 – 12:20Modifié le : 20/07/2021 – 23:04

Le colonel Assimi Goïta, a été visé, mardi, par une attaque au couteau durant le rite musulman de l’Aïd, la fête du Sacrifice, à la Grande Mosquée de Bamako. Le président de la transition au Mali n’a pas été blessé. L’assaillant a été interpellé.

Le président de la transition au Mali a été victime d’une « tentative d’assassinat ». Une personne a tenté, mardi 20 juillet, de poignarder le colonel Assimi Goïta, durant le rite musulman de l’Aïd al-Adha, la fête du Sacrifice, à la Grande Mosquée de Bamako.

C’est après la prière et alors que l’imam se dirigeait vers la sortie de la mosquée pour égorger le mouton que les faits se sont déroulés. 

Interrogés par l’AFP sur la qualification de l’acte comme une « tentative d’assassinat » du président, ses services ont répondu : « Oui, tout à fait. » « Nous sommes en train de mener l’enquête. Au moins une personne a tenté de l’attaquer avec un couteau à la Grande Mosquée de Bamako ce jour », a ajouté la même source, affirmant que « le président est sain et sauf ».

Présent sur les lieux, le ministre des Affaires religieuses, Mamadou Koné, a expliqué à l’AFP qu’un « homme a tenté tout de suite dans la Grande Mosquée de Bamako de tuer le président de la transition avec un couteau ». Mais « il a été bien maîtrisé avant de commettre son forfait », a-t-il ajouté. 

« C’est après la prière et le sermon de l’imam, au moment où l’imam devait aller immoler son mouton, que le jeune a tenté de poignarder Assimi (Goïta) de dos », a confirmé à l’AFP Latus Tourè, régisseur de la Grande Mosquée.

Condamnation de la France

La mosquée du roi Fayçal a ensuite été vidée de ses fidèles et ses abords ont retrouvé une quinzaine de minutes plus tard le calme, une fois le président de la transition emmené au QG des militaires dans la ville-garnison de Kati à une quinzaine de kilomètres de Bamako, selon ses services.

« Je vais très bien, aucun élément n’a été blessé.(…) », a déclaré Assimi Goïta à la mi-journée sur l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM). « Quand on est leader, il y a toujours des mécontents, il y a des gens qui à tout moment peuvent vouloir tenter des choses pour déstabiliser, tenter des actions isolées. »

Paris « condamne vivement l’agression », un « acte choquant survenu de surcroît un jour particulier de paix et de tolérance », a indiqué sur Twitter l’ambassade française au Mali.

« La France appelle à la sérénité pour la poursuite de la transition jusqu’à son terme », selon la même source.

L’assaillant a été interpellé, tout comme un deuxième homme, qui, dans la confusion, a été pris pour son complice. Il s’agissait en fait d’un membre des forces spéciales, armé d’un pistolet, que la garde présidentielle n’avait pas reconnu comme tel, a indiqué à l’AFP le commissaire principal Sadio Tomoda, du 3e arrondissement de police de Bamako.

L’assaillant est un « enseignant », a aussi précisé le commissaire Tomoda, sans plus de détails sur son identité.

Transition jusqu’en 2022 

Dans la Grande Mosquée, Assimi Goita était assis auprès d’autres dignitaires du régime, comme il est d’usage pour la « grande fête », surnommée Tabaski en Afrique de l’Ouest, avant que chacun ne rejoigne sa famille respective.

L’attaque est survenue dans un pays très instable politiquement et en prise à des violences multiformes depuis 2012.

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Ces violences, qui ont débuté par des rébellions indépendantiste puis jihadiste dans le nord du Mali, se sont ensuite propagées au centre et au sud du pays, se mêlant à des conflits intercommunautaires et à des attaques crapuleuses dans des zones où l’influence de l’État est très faible. Le phénomène touche depuis plusieurs années le Burkina Faso et le Niger voisins, où opèrent également des groupes affiliés à Al-Qaïda ou à l’organisation État islamique (EI).

Bamako, d’habitude relativement épargnée par rapport au reste du pays, a connu par le passé des attentats jihadistes, et a été le théâtre de deux coups d’État en moins d’un an.

Le dernier en date, en mai, a été mené par les mêmes colonels, conduits par le colonel Assimi Goïta, que celui d’août 2020, et a abouti à son investiture comme président de la transition.

Ancien chef d’un bataillon de forces spéciales, depuis neuf mois il ne se déplace jamais sans ses hommes, cagoulés et armés de fusils d’assaut. Le colonel Goïta et le nouveau gouvernement, nommé par la junte, ont assuré qu’ils tiendraient l’engagement de rendre les commandes aux civils après des élections prévues le 27 février 2022.

Avec AFP

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