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A Liège, après les inondations, un quartier dévasté mais solidaire

Le quartier Chênée sous les eaux, à Liège (Belgique), le 16 juillet 2021. BERNARD GILLET / AFP

« C’était comme un tsunami. Le courant a cassé mes triples vitrages et a tout dévasté chez moi. » François n’en revient toujours pas. Sa maison, située à Chênée, un quartier de Liège, la capitale économique de la Wallonie, a été ravagée par la Vesdre, qui est brutalement sortie de son lit, mercredi soir. La place du Gravier et ses alentours laissent découvrir un paysage désolé depuis que l’eau s’est retirée, vendredi matin.

Une voiture fracassée tient en équilibre sur la rambarde, près de la rivière. Les déchets s’amoncellent. Dans les maisons, les habitants vident leur mobilier, leurs papiers illisibles, leurs souvenirs, émoussés par un torrent de boue. Il n’y a plus grand-chose à sauver. La Vesdre, ici, est montée jusqu’à 2,50 mètres dans les habitations. « J’ai eu très peur que l’eau nous poursuive jusqu’à l’étage, c’était l’angoisse », confie François. Il s’y est réfugié avec sa mère de 85 ans et son chat Poupousse.

Malgré les demandes de la police, François n’a pas souhaité évacuer. « Je ne m’attendais pas à ce que ça soit si haut et si brusque. Ensuite, je me suis dit que la maison pouvait se faire emporter. » A quelques dizaines de mètres de chez lui, Le Vieux Moulin, un café des bords de Vesdre, a été arraché par les flots. Comme volatilisé. N’en subsiste qu’un carré de papier peint défraîchi collé à la maison voisine, elle-même endommagée.

Le gérant du bar Sinatra, lui, a eu un peu plus de chance. Son café, en face de chez François, est bel et bien debout. Mais l’intérieur est un fatras boueux de câbles, de branches, de débris. Les tables, les chaises « et même le jeu de fléchette » ont été emportés par les flots. « J’ai repris ce commerce en octobre 2019. Il y a d’abord eu les fermetures liées au Covid. Puis l’inondation. Ça commence à devenir compliqué pour moi », commente le gérant.

Une personne nettoie l’entrée d’un magasin après qu’il a été dévasté par les eaux, dans le quartier Chênée, à Liège (Belgique), le 16 juillet 2021. BERNARD GILLET / AFP Des voitures s’entassent après les inondations dans une rue résidentielle du quartier Chênée, à Liège (Belgique), le vendredi 16 juillet 2021. VALENTIN BIANCHI / AP

« C’est une vie qui s’en va »

Les inondations subies par la Belgique sont sans précédent. « Peut-être les pires que notre pays ait jamais connus », a déclaré le premier ministre, Alexander De Croo (VLD, Parti libéral flamand), lors d’une conférence de presse vendredi 16 juillet. Les pluies diluviennes ont entraîné la mort d’au moins vingt personnes. Un bilan qui devrait s’alourdir. Des dizaines de personnes sont encore portées disparues, dont une trentaine à Pepinster, commune wallonne qui porte le plus lourd tribut de cette crise.

La catastrophe a été déclarée « calamité naturelle » par les autorités. En Wallonie, région la plus touchée, le ministre-président, Elio Di Rupo (Parti socialiste), a annoncé le déblocage d’une série d’aides, dont un prêt de 2 500 euros disponible pour les sinistrés.

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