Publié le : 16/07/2021 – 14:06
Un photographe de l’agence Reuters, Danish Siddiqui, lauréat du prix Pulitzer, a été abattu, vendredi, alors qu’il couvrait les combats à Spin Boldak, entre les forces de sécurité et les Taliban, en Afghanistan.
Danish Siddiqui, un photographe de Reuters lauréat du prix Pulitzer, a été tué vendredi 16 juillet en Afghanistan, où il couvrait des combats entre les forces de sécurité afghanes et les Taliban, à proximité d’un poste-frontière avec le Pakistan, a rapporté l’agence de presse.
Les forces de sécurité afghanes tentaient, vendredi, de reprendre la localité stratégique de Spin Boldak (sud), tombée mercredi aux mains des Taliban, quand M. Siddiqui et un haut gradé afghan ont été tués par des tirs talibans, a indiqué à Reuters un commandant de l’armée afghane.
M. Siddiqui, 38 ans, de nationalité indienne, accompagnait depuis le début de la semaine les forces de sécurité afghanes près de Kandahar, la grande ville du sud de l’Afghanistan.
« Un journaliste exceptionnel »
« Nous cherchons de toute urgence plus d’informations et travaillons avec les autorités de la région », ont déclaré dans un communiqué le président, Michael Friedenberg, et la rédactrice en chef, Alessandra Galloni, de Reuters.
« Danish était un journaliste exceptionnel, un mari et un père dévoué, et un collègue très apprécié. Nos pensées vont à sa famille en ces moments terribles », ont-ils ajouté.
Le photographe avait annoncé, un peu plus tôt, vendredi, à Reuters, avoir été blessé à un bras. Il était soigné et récupérait, quand des combattants talibans qui faisaient retraite de Spin Boldak sont tombés sur le lieu où il se trouvait, selon le commandant cité par Reuters.
L’agence a précisé ne pas être en mesure de vérifier indépendamment ces affirmations.
Danish Siddiqui faisait partie d’une équipe qui avait obtenu, en 2018, le prix Pulitzer dans la catégorie « Photographie magazine », pour sa couverture de la crise des réfugiés Rohingya.
Il travaillait depuis 2010 pour Reuters et avait couvert les guerres en Afghanistan et en Irak, la crise des Rohingya, les manifestations à Hong Kong ou des tremblements de terre au Népal.
L’Afghanistan est depuis longtemps l’un des pays les plus dangereux au monde pour les journalistes.
Dans le classement 2021 de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières (RSF), l’Afghanistan occupe la 122e place sur 180.
Journalistes, cible des Taliban
Plusieurs journalistes ou employés de presse, dont des femmes, ont été tués dans des attaques ciblées depuis que Washington et les Taliban ont conclu, en février 2020, un accord ouvrant la voie au départ des troupes étrangères du pays.
Plusieurs présentateurs, reporters ou pigistes ont été abattus, souvent aux heures de pointe du trafic routier, à Kaboul ou dans d’autres villes, et des dizaines ont été menacés.
Ces attaques ciblées ont été imputées aux Taliban par les autorités, même si le groupe État islamique n’en a revendiqué que certaines.
En 2020, au moins 7 journalistes et employés de médias ont été tués et 18 blessés en Afghanistan, selon le Comité pour la protection des journalistes afghans (AJSC).
En mai, l’AJSC avait annoncé que près d’un millier de membres des médias avaient quitté ou perdu leur emploi dans les six mois précédents.
Avec AFP
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