Le coût du démantèlement complet de la centrale nucléaire de Brennilis (Finistère) est estimé à 850 millions d’euros, dont 40% pour le démantèlement du bloc réacteur, soit bien plus que ce qui était prévu, a annoncé jeudi le département du Finistère.
« Le coût de chaque opération est estimé sur la base de contrats, de retour d’expérience d’opérations similaires, de devis et d’études techniques », précise le conseil départemental dans un communiqué rendant compte de la dernière Commission locale d’information (CLI) qui s’est tenue le 1er juillet.
Dans un rapport paru en 2005, la Cour des comptes faisait état d’un coût de 482 millions d’euros, 20 fois plus déjà qu’estimé en 1985.
Hors inflation, l’augmentation est de 30%, a expliqué EDF à l’AFP, justifiant cette hausse par « les frais d’exploitation » lors des interruptions de travaux, entre 2008 et 2012 suite à l’annulation du décret de démantèlement complet, et entre 2019 et 2023, soit entre la fin du démantèlement partiel et le début attendu des opérations de démantèlement complet.
« La reprise du scénario de démantèlement, en 2017, qui prend en compte un retour d’expérience plus important et qui aboutit à une durée de travaux de 17 ans au lieu de 10 ans initialement prévue pour la fin des opérations à réaliser » a également contribué à un renchérissement des coûts, a souligné EDF.
Le démantèlement de ce prototype de réacteur à eau lourde de 70 MW, unique en son genre en France, a commencé en 1997, douze ans après l’arrêt de la production en 1985.
Jusqu’à présent, seuls l’ancienne station de traitement des effluents et les échangeurs de chaleur ont été démantelés, les opérations concernant le bloc réacteur et le bâtiment réacteur n’ayant pas encore été autorisées.
Ces travaux sont les plus complexes car ils concernent la partie la plus radioactive de l’installation. Ils doivent s’échelonner sur 17 ans.
Un échangeur de chaleur lors de son retrait de l’ancienne centrale nucléaire de Brennilis dans le centre du Finistère le 25 novembre 2014 (AFP/Archives – FRED TANNEAU)
EDF a soumis à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un dossier de démantèlement complet en juillet 2018. Depuis, ses 3.000 pages sont à l’étude de l’organisme de contrôle, qui doit émettre un avis avant la publication d’un décret autorisant le démantèlement. Ce décret est attendu pour 2022.
« L’instruction du dossier de démantèlement est en cours », a fait savoir jeudi l’ASN à l’AFP, précisant qu’elle se poursuivrait « vraisemblablement au cours de l’année 2022 ».
Les travaux devraient pouvoir débuter en 2023 une fois les dernières autorisations obtenues comme celles concernant les règles générales d’exploitation ou le plan d’urgence interne, a précisé EDF. La fin du démantèlement est ainsi prévue pour 2040.
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