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Au Népal, la justice remet en selle l’ancien premier ministre Deuba

Sher Bahadur Deuba, nouveau premier ministre du Népal, prête serment devant la chef de l’Etat, le 13 juillet 2021 à Katmandou. NIRANJAN SHRESTHA / AP

Les vieux visages vus et revus de la politique népalaise continuent de défiler inlassablement à la tête de la petite république himalayenne. Mardi 13 juillet, en début de soirée, Sher Bahadur Deuba a prêté serment devant la chef de l’Etat, Bidya Devi Bhandari, en tant que nouveau premier ministre du Népal, une fonction qui lui est confiée pour la cinquième fois en un quart de siècle.

La cérémonie a eu lieu dans la précipitation au palais présidentiel de Sheetal Niwas, à Katmandou, au lendemain d’un énième psychodrame national. Le retour du leader du parti du Congrès népalais sur le devant de la scène relève en effet ni du résultat d’élections législatives ni d’un changement d’alliance au Parlement, mais d’une injonction de la Cour suprême, qui a souhaité mettre un terme, lundi, à la crise institutionnelle qui durait depuis décembre 2020. C’est la première fois que le pouvoir judiciaire prend une telle initiative. Il l’a fait en vertu de la nouvelle Constitution du Népal, entrée en vigueur en 2015, considérant que la démocratie était en danger.

« La Cour a finalement actionné le frein d’urgence pour éviter le déraillement de la démocratie, alors que le premier ministre et la présidente ne cessaient de tripatouiller la Constitution. Son verdict signe le triomphe du constitutionnalisme et montre que le pouvoir judiciaire peut venir à la rescousse de la politique, lorsque toutes les options ont été épuisées », s’est félicité le Kathmandu Post dans son éditorial du 13 juillet.

Opposition entre les marxistes-léninistes et les maoïstes

Il y a un peu plus de six mois, le marxiste-léniniste Khadga Prasad « KP » Sharma Oli, qui dirigeait le gouvernement népalais pour la troisième fois de sa carrière, avait soudainement ordonné la dissolution du Parlement et la convocation d’élections anticipées. Le climat était devenu intenable avec les maoïstes membres de l’équipe au pouvoir, alors que les deux courants communistes avaient fusionné en 2018.

En février, la Cour suprême a annulé cette première dissolution, restauré les parlementaires dans leurs pleins droits et invité M. Oli à prouver dans les trente jours qu’il disposait toujours d’une majorité. Ce dernier n’a obtempéré qu’en mai, sauf que le vote de confiance appelé de ses vœux au Parlement s’est transformé en motion de censure et qu’il a alors été désavoué.

M. Oli a remis sa démission à la présidente Bhandari mais par la suite, aucun parti d’opposition n’est parvenu à réunir une majorité, malgré les tentatives désespérées du Congrès népalais de M. Deuba et des maoïstes conduits par Pushpa Kamal Dahal, dit « Prachanda » (« le féroce »), lui-même premier ministre par deux fois, de monter une alliance de circonstance.

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