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5 choses à savoir sur les requins, ces mal aimés des océans !

Le saviez-vous ? Sur les 482 espèces de requins identifiées dans le monde, 79 sont menacées de disparition selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Dont une dizaine classées « En danger critique d’extinction », soit le dernier palier avant l’extinction totale à l’état sauvage. A noter que pour 40 % des espèces de squales peuplant les océans, la situation n’est guère enviable : en effet, le degré de menace pesant sur celles-ci demeure inconnu, en raison d’un manque de données scientifiques à leur sujet. Mais il n’est pas trop tard pour agir en leur faveur, pourvu de s’intéresser à leur mode d’existence… loin des clichés qui ont la « dent dure » !

1. Les requins possèdent un « sixième sens », l’électro-réception

Voilà de quoi se tenir au « courant » ! Les requins possèdent un « sixième sens », l’électro-réception, leur permettant de percevoir avec finesse les champs électriques environnants. Une capacité stupéfiante, dont l’étude est pourtant relativement récente : « Jusque dans les années 1970, on ignorait tout de ce sens dont sont dotés les requins, explique Douglas Fields, professeur à l’université du Maryland (États-Unis), dans la revue Pour la Science (n°359). Aujourd’hui, nous savons que cette électro-réception les aide à trouver de la nourriture, même lorsque les conditions environnementales rendent les cinq sens habituels (la vue, l’odorat, le goût, le toucher et l’ouïe) inutilisables. De fait, il fonctionne dans l’eau trouble, dans l’obscurité totale et lorsque la proie se cache dans le sable. » Un sérieux atout pour repérer les petits poissons dont ils font leur festin !

L’info en + : A la base de ce mode de perception se trouvent les ampoules de Lorenzini, du nom de l’anatomiste italien qui fut le premier à décrire ces structures au XVIIe siècle. Ces organes sensoriels se terminent par des points noirs visibles au niveau du museau de l’animal et autour de ses yeux.

Les points noirs visibles sur la tête du requin correspondent à la surface des ampoules de Lorenzini, permettant à l’animal de ressentir les champs électriques. ©Florian Klauer /unsplash

2. Entre la plus petite espèce et la plus grande, la taille varie d’un rapport de 1 à 100

Vous avez dit « Gros » ? Sur le demi-millier d’espèces de requins décrites à ce jour, la plus imposante est sans conteste le Requin-baleine, pouvant atteindre jusqu’à 20 mètres de long… soit 100 fois plus que son minuscule cousin, le Sagre elfe, qui lui n’excède guère la vingtaine de centimètres et tient de ce fait… dans la main. Comme tous les autres requins-lanternes (sagres), ce petit squale possède sur sa peau des organes lumineux appelés « photophores », qui lui permettent non seulement de se camoufler des prédateurs nageant en dessous de lui – en imitant le scintillement de la surface de l’eau – mais aussi d’attirer ses proies dans l’obscurité des profondeurs.

L’info en + : Certains requins se distinguent également par leur vitesse de pointe sous l’eau : ainsi, les espèces de la famille des Lamnidés sont les seules dotées d’un « sang chaud » (endothermes), une physiologie qui leur confère davantage de puissance pour se propulser. Champion parmi ses pairs, le requin Mako peut ainsi filer à 74 km/h, ce qui en fait l’un des poissons les plus rapides au monde.

Le requin-baleine, les plus grand de tous les squales, est aussi un doux géant. ©NOAA /unsplash

3. Chaque individu produit plus de 10.000 dents au cours de sa vie… mais ce n’est pas une raison pour en avoir peur

« Les dents de la mer » : pas seulement le titre d’un film ! Si la très grande majorité des requins se montrent inoffensifs vis-à-vis de l’Homme, la mâchoire de ces prédateurs marins ne peut que nous impressionner. En effet, si quelques centaines de dents « seulement » sont présentes au même moment dans la gueule d’un individu, le nombre de crocs produits au cours de l’existence avoisine… les 10.000 ! Certaines espèces en font même pousser jusqu’à 40.000. La mâchoire des squales est en effet constituée de plusieurs rangées de dents dont une seule est fonctionnelle, prête à être remplacée par la suivante une fois trop usée. La dentition se renouvelle ainsi en permanence, dans un lent mouvement de « tapis roulant ». L’objectif n’est donc pas tant la quantité que la qualité, et surtout la santé !

L’info en + : Chaque espèce de requin possède une forme particulière de dent, laissant une « empreinte » caractéristique sur ses proies.

Une fois trop usée, la première rangée de dents est remplacée par la suivante. ©Greg Jeanneau /unsplash

4. Leur respiration dépend (presque toujours) de leur mouvement dans l’eau

La plupart des espèces de requins doivent constamment nager afin de faire circuler l’eau à travers leurs branchies, organes où se déroule la respiration. Ce qui impose aux squales de se mouvoir en permanence… y compris lorsqu’ils dorment ! Toutefois, certaines espèces – telles que l’Ange de mer ou le Requin-nourrice – possèdent un organe spécial, le « spiracle », situé derrière chaque œil. Actionnés par des muscles, ces évents leur permettent de respirer lorsqu’ils se reposent sur le fond marin, mais également lorsqu’ils mangent.

L’info en + : Pour la majorité des requins, qui doivent donc impérativement nager pour survivre, la cruelle pratique de « l’amputation des ailerons » – consistant à relâcher par-dessus bord les squales après leur avoir sectionné les nageoires à vif, voir ci-dessous – condamne ces animaux à une mort d’autant plus atroce qu’ils suffoquent tout en se vidant de leur sang, une fois retournés dans l’eau.

Le spiracle permet à certaines espèces de requins de respirer sans avoir à nager en permanence. ©Jakob Owens /unsplash

5. Les requins sont massacrés pour leurs ailerons… y compris dans l’Union européenne

Si leur chair est certes autorisée à la vente dans les pays de l’Union européenne – y compris en France où l’on en trouve régulièrement sur les étals des supermarchés – les requins sont davantage ciblés pour leurs ailerons, destinés à l’export vers les pays asiatiques… où leur « dégustation » sous forme de soupe est perçue comme un symbole de prestige. Ainsi, l’UE exporte près de 3500 tonnes d’ailerons par an, pour une valeur totale d’environ 52 millions d’euros. Un marché lucratif mettant en péril non seulement les squales, mais également les écosystèmes marins dans leur ensemble puisque ces prédateurs – au sommet des chaînes alimentaires – régulent les populations de proies et freinent la propagation d’épidémies parmi celles-ci en consommant les poissons malades.

 

Sauver les requins, c’est en fait, nous sauver nous-mêmes.
Fabienne Rossier, représentante France de l’ICE Stop Finning.

Sur les 100 millions de requins morts chaque année en raison des activités humaines, environ 73 millions seraient tués pour leurs ailerons. Une menace qui vient s’ajouter aux autres causes majeures de mortalité telles que la pêche accidentelle, la « pêche fantôme » (les squales se retrouvant souvent piégés dans des filets abandonnés ou perdus en mer par les pêcheurs) ou encore la surexploitation de leurs proies.

Point positif, l’amendement « Fins Naturally Attached » [ailerons naturellement attachés, NDLR] interdit depuis 2013 de couper les nageoires des requins à bord des navires de pêche dans les eaux européennes. En revanche, rien n’empêche les pêcheurs d’ôter les ailerons après l’arrivée au port, ce qui permet ensuite les exporter. C’est pourquoi l’Initiative Citoyenne Européenne (ICE) « Stop Finning – Stop the Trade » réclame d’élargir la réglementation actuelle à l’exportation, à l’importation et au transit des requins et des raies. « De nombreuses espèces ont déjà perdu 90 à 99 % de leur population en raison de la surpêche, alerte Fabienne Rossier, représentante France de l’ICE. Cette ICE est une occasion unique de mettre fin très rapidement au commerce des ailerons de requins en Europe. Les requins sont essentiels à la vie dans les océans. Sauver les requins, c’est en fait, nous sauver nous-mêmes. » Soutenue par une soixantaine d’ONG en Europe dont la Fondation 30 Millions d’Amis, cette initiative a déjà recueilli près de 250.000 signatures (sur un objectif d’un million). Vous aussi, dites « stop » au massacre des requins !

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