Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a indiqué mardi 13 juillet qu’il rendrait « fin juillet » ses propositions à Emmanuel Macron pour le nouveau plan d’investissement voulu par le président de la République afin de « bâtir la France de 2030 ».
« Je suis en train de travailler à la demande du président de la République sur ce plan d’investissement » afin de « faire des propositions fin juillet », a déclaré Bruno Le Maire sur Franceinfo, sans préciser le montant d’investissements envisagé, après le plan de relance de 100 milliards d’euros. « C’est le moment d’investir tout simplement parce que cette pandémie va rebattre les cartes des rapports de force mondiaux dans les mois, plus d’ailleurs que dans les années, qui viennent », a-t-il insisté. Ce plan portera « à la fois dans les compétences humaines », mais aussi dans « le capital, dans les nouvelles technologies, dans les innovations de rupture », a précisé le ministre.
Dans sa déclaration lundi soir, Emmanuel Macron a annoncé le lancement à la rentrée de ce plan d’investissement « qui visera un objectif: bâtir la France de 2030 et faire émerger dans notre pays et en Europe les champions de demain qui, dans les domaines du numérique, de l’industrie verte, des biotechnologies ou encore dans l’agriculture, dessineront notre avenir ».
« Il faut juste savoir si nous maîtrisons un certain nombre de technologies qui feront les grandes puissances de demain ou si nous les abandonnons à la Chine ou aux Etats-Unis », a justifié le ministre de l’Economie, citant l’exemple des semi-conducteurs, majoritairement produits en Asie et dont une pénurie freine certains secteurs industriels depuis des mois.
Bruno Le Maire a aussi évoqué les problèmes d’approvisionnement en matières premières (bois, aluminium, acier) dont souffrent certains secteurs, comme le bâtiment et les travaux publics. Il a annoncé qu’il réunirait de nouveau « dans les jours qui viennent » les acteurs de ces filières pour « faire le point avec eux » et « voir s’il y a des dispositions supplémentaires que nous pouvons prendre ». Ces difficultés freinent en effet l’activité de nombreuses entreprises, et pourraient pénaliser la reprise économique, même si le président de la République a relevé la prévision de croissance du gouvernement à 6% cette année, au lieu de 5% anticipé auparavant
La réforme des retraites: « une priorité absolue »
La réforme des retraites doit faire partie du débat de la campagne pour l’élection présidentielle du printemps prochain en France et le gouvernement ne doit pas se « précipiter à contre-temps », la priorité actuelle restant la lutte contre l’épidémie de Covid-19 alimentée par le variant Delta du coronavirus, a déclaré mardi le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire. Dans son allocution télévisée lundi soir, Emmanuel Macron a déclaré que cette refonte du système des retraites, l’une des promesses phares de sa campagne de 2017, devrait être relancée mais uniquement lorsque les conditions sanitaires seraient réunies.
Interrogé sur Franceinfo, Bruno Le Maire s’est lui aussi dit « attaché » à ce projet « totalement pertinent ». « La réforme des retraites est une priorité absolue », a déclaré le ministre de l’Economie. « En revanche, priorité absolue ne veut pas dire se précipiter à contre-temps, alors même que nous avons un combat à livrer, qui est le combat contre la pandémie et contre le variant Delta. »
« Il faut savoir en politique faire les choses étape par étape, (…) au bon moment, là le bon moment c’est la lutte contre la pandémie », a-t-il ajouté. A la question de savoir si les propos d’Emmanuel Macron signifiaient que cette réforme ne pourrait pas être lancée avant l’élection présidentielle du printemps 2022, Bruno Le Maire a répondu: « Il me paraît légitime que sur un sujet qui engage notre avenir collectif, ça fasse partie du débat de la campagne présidentielle. »
Se donner le temps nécessaire
Jugeant, comme le chef de l’Etat la veille, qu’il faudrait travailler plus longtemps et repousser l’âge de départ à la retraite, Bruno Le Maire a aussi estimé que le gouvernement devait « réfléchir et se donner le temps nécessaire (…) à avoir un système de retraites par points qui soit plus clair, plus simple, plus lisible ». « Ayons l’humilité de reconnaître que nous avons échoué à le faire au cours des années passées », a-t-il dit.
Interrogé sur France 2, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a pour sa part, jugé que cette réforme des retraites avait été « clairement renvoyée » après l’élection présidentielle par Emmanuel Macron. « C’est une réforme qui est clairement renvoyée à après la présidentielle et c’est une position de sagesse », a commenté Laurent Berger, favorable à un système de retraites par points mais opposé à une simple mesure de report de l’âge de départ. « On va pouvoir dire ce qu’on pense à l’ensemble des candidats potentiels. Il n’y a aucune voie de passage à l’automne pour une réforme sur les retraites. » Le secrétaire général de la CFDT a également réitéré son opposition à la réforme de l’assurance-chômage, que le président de la République a promis de mettre en œuvre le 1er octobre. « Je rappelle que le Conseil d’Etat doit encore se prononcer au fond de cette réforme pour voir si elle est conforme », a dit Laurent Berger, en dénonçant un texte « injuste » et « un petit brin de populisme » dans les propos du président de la République au sujet des chômeurs.
(Avec AFP, Reuters)
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