La crise sanitaire a fait tomber l’écoute de la radio à un nouveau plus bas au printemps, un contexte dont ont surtout souffert les stations généralistes, qui espèrent que la saison prochaine sera plus clémente.
Comme cet hiver, où les radios avaient déjà perdu globalement 2 millions d’auditeurs, les habitudes d’écoute des Français ont été profondément bousculées par la crise sanitaire.
Les vacances scolaires prolongées, le recours toujours massif au télétravail, le confinement et les couvre-feux ont pénalisé en particulier l’écoute en mobilité –les trajets vers les lieux de travail ou d’étude.
Résultat, le nombre d’auditeurs quotidiens a chuté de plus d’un million d’avril à juin, à 39,1 millions, selon les chiffres publiés mardi par Médiamétrie.
Sur cette « vague » d’audiences comme sur l’ensemble de la saison écoulée, France Inter est restée la station la plus écoutée du pays, à 11,3% d’audience cumulée malgré un recul d’un point par rapport à janvier-mars, devant RTL (-0,5 point à 10%).
Avec un record de plus de 15 millions d’auditeurs chaque jour cette saison sur l’ensemble de ses antennes, « Radio France est resté tout au long de l’année un partenaire solide des Français face à la crise, pour s’informer dans un monde perturbé, se cultiver et se divertir, et accompagner les enfants avec des offres dédiées », déclare à l’AFP Sibyle Veil, PDG du groupe public. France Culture, FIP et France Musique ont même signé des saisons records.
France Inter, quant à elle, a achevé « sa deuxième meilleure saison historique », à 12,1% d’audience cumulée, et a même « gagné en part d’audience à 13,4%, un niveau qu’aucune autre radio n’avait jamais obtenu », détaille sa directrice Laurence Bloch.
« Les audiences souffrent mais on observe que dès que le comportement des Français revient à la normale et que la mobilité se rétablit, la radio et nos radios en particulier se redressent de manière spectaculaire », assure de son côté Régis Ravanas, qui dirige RTL et les autres radios du groupe M6.
– NRJ remonte sur le podium –
NRJ cède juste 0,1 point à 8,4%, et retrouve sa troisième place devant franceinfo (-0,7 point à 8,2%).
« NRJ maintient son rang de première radio de France sur les moins de 65 ans », et « ce sont plus de 9,4 millions de personnes qui écoutent chaque jour une radio du groupe », déclare Maryam Salehi, dirigeante de NRJ Group.
Malgré ce printemps difficile, où « tous les usages des Français ont changé », « franceinfo a gagné plus de 500.000 auditeurs cette année et signe sa meilleure saison depuis 15 ans », note pour sa part son patron Jean-Philippe Baille.
RMC (groupe Altice) s’est stabilisée quant à elle à 5,8% d’audience cumulée, devant France Bleu (-0,4 point à 5,6% par rapport à janvier-mars, mais +0,3 point sur un an).
En revanche Europe 1, en pleine tourmente et dont la fin de saison a été marquée par une grève, perd encore 0,7 point à 4,3%.
La saison prochaine sera rythmée par la campagne présidentielle: les principales radios espèrent une issue favorable de la crise sanitaire et préparent des nouveautés pour coller à l’actualité.
Là où Europe 1 va prendre un virage éditorial prononcé en se rapprochant de la chaîne d’info CNews, d’autres antennes font le pari du changement dans la continuité.
« Nous ne voulons pas devenir une radio d’opinion, ce ne serait pas respecter notre ADN, qui est de rassembler tous les Français. Revivre ensemble sera d’ailleurs le thème de notre prochaine campagne. Mais être équilibré et non partisan ne veut pas dire être fade et sans aspérités », souligne Régis Ravanas, qui promet « une rentrée musclée ».
« Nous aurons une proposition ajustée aux enjeux de la prochaine saison, avec toujours le souci de nous adapter aux préoccupations de l’air du temps et aux surprises », assure aussi Sibyle Veil.
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