Le Covid-19 avance lentement au Venezuela, la vaccination aussi. Alors que le nombre de décès augmente plus rapidement depuis fin mars et que les doses du système multilatéral Covax – mis en place pour garantir un accès équitable aux vaccins – se font attendre, le gouvernement de Nicolas Maduro fait le pari du vaccin Abdala. Le 24 juin, Caracas annonçait en effet avoir signé un contrat pour la fourniture de 12 millions de doses du vaccin cubain, dont l’efficacité est de 92 % au bout de trois doses, selon le laboratoire qui l’a mis au point. L’opposition, une partie du corps médical et la communauté scientifique critiquent ce choix du gouvernement chaviste.
« Pas vraiment le choix »
La recherche médicale cubaine a pourtant une solide réputation sur le continent latino-américain. Un deuxième candidat-vaccin cubain, baptisé Soberana 2, aurait, selon l’Institut Finlay qui l’a développé, une efficacité de 91,2 % contre les cas symptomatiques et de 100 % contre les cas graves et mortels après l’application de trois doses. Si Abdala a été autorisé en urgence par l’autorité médicale cubaine vendredi 9 juillet, aucun des deux n’est encore reconnu par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Nous n’avons pas vraiment le choix », regrette un fonctionnaire du ministère vénézuélien de la santé, en rappelant que son pays, sous sanctions américaines, ne peut jouer le jeu du marché et que le système Covax « ne tient pas ses promesses ».
« S’ils ne nous envoient pas les vaccins, qu’ils nous rendent l’argent », a lancé Nicolas Maduro, le 4 juillet, à l’adresse du programme Covax lors d’une allocution télévisée. Le Venezuela affirme avoir versé 120 millions de dollars à l’OMS, sans rien recevoir en retour. « Le système Covax est un échec, a ajouté le président. Nous, nous avons joué le jeu, nous avons dû faire de la magie pour débloquer des fonds qui avaient été gelés. » Les sanctions économiques et financières décrétées par le gouvernement de Donald Trump contre le Venezuela sont toujours en vigueur.
Avant sa validation par l’autorité cubaine, la communauté médicale vénézuélienne désapprouvait largement le recours au vaccin cubain. Et l’Académie nationale de médecine exprimait dans un communiqué « sa profonde inquiétude face à l’usage de produits de douteuse crédibilité scientifique ». L’indignation des médecins est d’autant plus vive que les autorités ont refusé le vaccin AstraZenaca en raison de ses possibles effets secondaires.
Il vous reste 48.05% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
L’article Le Venezuela vaccine cubain est apparu en premier sur zimo news.