Publié le : 09/07/2021 – 12:39
Il y a quatre ans, les jihadistes faisaient exploser la mosquée al-Nouri et son minaret, symboles de la ville irakienne de Mossoul. Depuis, l’Unesco a lancé un programme de reconstruction de l’édifice. Confié à des architectes égyptiens, le projet fait toutefois polémique.
Pendant des siècles, ce minaret penché et la grande mosquée al-Nouri étaient les monuments emblématiques de la ville de Mossoul, en Irak. Mais ces deux symboles ont été détruits, le 21 juin 2017, par les jihadistes, au moment où les forces irakiennes tentaient de reprendre le contrôle de la ville. Seuls le dôme vert de la mosquée et la base du minaret avaient résisté aux explosions.
Quatre ans plus tard, l’heure est à la reconstruction de l’édifice, sous l’égide de l’Unesco. Mais avant cela, il avait fallu déblayer des tonnes de gravats.
« L’une des plus grandes difficultés que nous avons rencontrées a été de retirer tous les gravas. Nous en avons ramassé environ 5 600 tonnes dans la salle de prière et le minaret », raconte à France 24 Omar Taqa, coordinateur adjoint du site de la mosquée al-Nouri de l’Unesco. « On a également retrouvé des engins piégés, dont certains encore actifs, mais aussi des bombes à l’intérieur des murs. »
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Un concours international
L’organisation onusienne avait lancé en novembre un concours international pour la réhabilitation de la mosquée. En avril, elle a annoncé qu’une équipe égyptienne de huit architectes avait remporté l’appel à projet.
Alors que les travaux, financés majoritairement par les Émirats arabes unis, doivent officiellement débuter à l’automne 2021, les ouvriers s’affairent désormais à creuser la base du minaret pour stabiliser ses fondations et tenter de retrouver quelques artefacts.
Les autorités irakiennes ont ainsi réussi à récupérer des briques et des éléments de la mosquée. Ils serviront à reconstruire le site, y compris le minaret, qui sera rebâti de manière inclinée dans un souci d’authenticité.
Le projet ne fait pas l’unanimité
Si le minaret et la salle de prière devraient ressembler à leur version originale, les espaces entourant la mosquée devraient eux radicalement changer. Selon les images du projet dévoilées par l’Unesco, les jardins devraient être ainsi aménagés dans un style contemporain. Un choix qui est loin de faire l’unanimité.
« Les habitants de Mossoul ne veulent pas que la vue du minaret soit obstruée, ni celle de la mosquée ! C’est une erreur, ça gâche la vue, et c’est la responsabilité du fonds de dotation sunnite, ainsi que celle de l’UNESCO », explique Muqtad Jamil, architecte, président du syndicat des ingénieurs de Mossoul.
Dans le quartier, c’est le discours dominant. Mais plus qu’une question de design, les Mossouliottes pointent surtout du doigt la lenteur de la reconstruction de la vieille ville, dont une grande partie est toujours en ruines.
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