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Craignant une « vague Delta », le Sri Lanka se débat pour rattraper son retard vaccinal

Un soignant de l’armée vaccine un Sri Lankais avec le vaccin Pfizer, mercredi 7 juillet 2021, à Colombo. ISHARA S. KODIKARA / AFP

Le Sri Lanka doit faire vite. Alors que les premiers cas de Covid-19 imputables au très contagieux variant Delta ont été détectés début juin, le pays s’est lancé dans une course contre la montre pour obtenir rapidement un nombre suffisant de vaccins et rattraper ainsi le retard pris en raison de l’arrêt des exportations en provenance de l’Inde.

« J’ai personnellement parlé aux chefs d’Etats de pays comme la Chine et l’Inde. J’ai également fait des demandes par écrit », a déclaré Gotabaya Rajapaksa, le 25 juin, lors d’un discours fleuve à la nation destiné à rassurer. Le président sri lankais espère être en mesure d’immuniser 13 millions des 21,9 millions d’habitants que compte le pays d’ici à la fin du mois de septembre, soit plus de la moitié de la population.

Actuellement,13,5 % des Sri Lankais ont reçu une dose mais seuls 5,7 % d’entre eux sont entièrement immunisés. « Pour atteindre l’objectif du gouvernement, il faudrait pouvoir vacciner 100 000 personnes chaque jour, ce qui est faisable. Mais tout dépendra de la disponibilité des vaccins », souligne Chandima Jeewandara, directeur de l’unité allergie, immunité et biologie cellulaire à l’université Sri Jayewardenepura.

Les exportations indiennes stoppées

Grâce à un don de l’Inde, la campagne de vaccination sri-lankaise avait pu débuter dès le 29 janvier, avant de dérailler quelques mois plus tard… fautes de doses. Dans le cadre de son opération de diplomatie vaccinale baptisée « Vaccine Maitri » (« vaccins de l’amitié » en hindi), le géant d’Asie du Sud avait offert au Sri Lanka 500 000 doses de Covishield, le vaccin AstraZeneca fabriqué par le Serum Institute of India. Les voisins de l’Inde, comme le Sri Lanka, le Népal ou encore le Bangladesh, avaient été les premiers à bénéficier de ces « vaccins de l’amitié ». Une façon pour New Delhi de contrer l’influence de la Chine qui développe de nombreux projets d’infrastructures dans la région.

Initialement, le Sri Lanka avait placé tous ses espoirs sur le vaccin AstraZeneca. Les autorités avaient obtenu 500 000 doses de Covishield supplémentaires en février, en vertu d’un accord commercial, et 264 000 autres le mois suivant, grâce au mécanisme international Covax. Mais après, plus rien : en proie à une terrible seconde vague de Covid-19, l’Inde a stoppé ses exportations de vaccins à partir du mois d’avril, mettant en péril les campagnes d’immunisation sri lankaise mais aussi bangladaise et népalaise. Le Bangladesh, qui avait passé un accord commercial avec le Serum Institute of India pour l’achat de 30 millions de doses de Covishield, n’en a reçu que 7 millions. Quant au Népal, il n’a réceptionné que la moitié des 2 millions de doses commandées.

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