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Au Bangladesh, plus de cinquante morts dans le gigantesque incendie d’une usine

Des secouristes portent les corps trouvés dans l’usine incendiée d’Hashem Foods, près de Dacca, au Bangladesh, le 9 juillet 2021. MOHAMMAD PONIR HOSSAIN / REUTERS

Les flammes ne sont pas encore contenues et le décompte des morts ne cesse d’enfler. Vendredi 9 juillet, les autorités du Bangladesh ont annoncé qu’au moins 52 personnes sont mortes et une trentaine d’autres blessées dans un gigantesque incendie, qui a ravagé une usine près de Dacca, la capitale du pays.

La police et des témoins ont rapporté que le feu avait débuté jeudi 8 juillet vers 17 heures (13 heures, heure française) à l’usine d’Hashem Foods, qui fabriquait notamment des bonbons, des nouilles et des jus de fruits. De nombreux ouvriers ont dû sauter par les fenêtres pour échapper au brasier.

On ignore encore vendredi le nombre total de personnes qui se trouvaient dans le bâtiment de six étages situé à Rupganj, une ville industrielle proche de Dacca. Des familles étaient en attente de nouvelles de leurs proches près de l’édifice, qui était toujours la proie des flammes.

La police avait initialement annoncé que trois personnes avaient péri. Mais ce bilan a continué de s’alourdir vendredi après-midi, quand les pompiers ont pu atteindre les étages les plus élevés : les secouristes ont alors trouvé des cadavres dans l’édifice.

Produits chimiques hautement inflammables

Les corps brûlés ont été emportés vers des morgues par des ambulances, sous le regard horrifié et les cris des témoins. La police a dû disperser par la force des centaines de personnes qui bloquaient des rues adjacentes. Au moins trente personnes ont été blessées, dont certaines s’étaient jetées par les fenêtres des étages les plus élevés du fait de la progression rapide des flammes, a déclaré l’inspecteur de police Sheikh Kabirul Islam.

Les pompiers ont secouru vingt-cinq personnes sur le toit de l’édifice. « Une fois que le feu sera contenu, nous lancerons une opération de recherche de survivants à l’intérieur », a déclaré Debashish Bardhan, porte-parole des pompiers. Dinu Moni Sharma, le chef des pompiers de Dacca, a expliqué que le feu s’était rapidement propagé du fait de la présence de produits chimiques hautement inflammables et de plastiques dans l’usine.

Mohammad Saiful, un ouvrier qui a échappé aux flammes, a affirmé que le bâtiment renfermait des dizaines de travailleurs. « Au troisième étage, les portes d’accès aux escaliers étaient fermées. Des collègues disent qu’il y avait quarante-huit personnes à l’intérieur. Je ne sais pas ce qui leur est arrivé », a-t-il dit. Mamun, un autre ouvrier, a raconté qu’il a couru se mettre à l’abri sur le toit avec treize autres personnes après que le feu a éclaté au rez-de-chaussée et rempli l’édifice d’une épaisse fumée noire. « Les pompiers nous ont fait descendre avec une corde », a-t-il raconté.

Au lendemain matin de l’incendie de l’usine d’Hashem Foods, vendredi 9 juillet, les flammes n’étaient toujours pas contenues. MOHAMMAD PONIR HOSSAIN / REUTERS

Le traumatisme du Rana Plaza

Les incendies et effondrements de bâtiments sont fréquents au Bangladesh, pays pauvre de l’Asie du Sud, en raison du non-respect de mesures et normes de sécurité. En février 2019, au moins soixante-dix personnes étaient mortes dans un gigantesque incendie qui avait ravagé des immeubles d’habitation de Dacca, où étaient entreposés illégalement des produits chimiques.

En avril 2013, l’atelier de confection textile Rana Plaza s’était effondré comme un château de cartes, tuant au moins 1 138 ouvriers. Après ce drame qui avait soulevé un émoi planétaire, les autorités avaient imposé des règles de sécurité plus strictes dans l’industrie textile, très importante dans le pays. Si ces manufactures se sont largement conformées aux nouvelles règles, de nombreux autres secteurs d’activité respectent très peu les normes de sécurité.

Le Monde avec AFP et AP

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